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Aspects psychologiques de l'activité picturale durant l'enfance
Par Dessie Baggio, Psychologue clinicienne 
Bordeaux, France

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ASPECTS PSYCHOLOGIQUES DE L’ACTIVITE PICTURALE PENDANT L’ENFANCE

L’analyse théorique et psychologique de l’activité picturale, pendant l’enfance, n’est utile que si elle est réalisée dans le contexte général de l’activité pour le développement psychologique. A partir des activités essentielles de l’homme se forment tous les processus et toutes les vertus psychiques, par la force de certaines conditions indispensables de la vie. L’analyse de l’activité permet de découvrir la particularité et la corrélation des procédés psychologiques s’y manifestant. 

Le positionnement de l’activité picturale enfantine dans le système général d’actes et d’activités de l’homme permet de suivre les facteurs et les conditions (historiques, culturels, didactiques) ainsi que les mécanismes intérieurs de leur manifestation et développement. L’étude de ses produits permet d’éclaircir certaines régularités de base et de les utiliser pour établir leur importance pour le développement psychique et personnel de l’enfant d’une part, et pour l’assimilation d’expérience socioculturelle et de méthodes de connaissance des activités, d’autre part.

L’activité picturale de l’enfant ne peut être traitée hors de toutes autres activités générales puisqu’il lui sont propres toutes les propriétés et signes communs de l’activité humaine – conscience et préméditation ( tendance), dynamisme et motivation, caractère social etc. En même temps elle détient ses propres caractéristiques. Leur révélation détermine la place de cette activité dans le processus global de formation et de développement de la personnalité. 

De ce point de vue l’étude psychologique du travail pictural de l’enfant est dictée par la nécessité d’éclaircir les sources et les mécanismes de ses formations et de son développement pendant l’enfance ; déterminer quelles sont les qualités et les particularités formées grâce à elle et quels sont les aspects de la culture humaine acquis par l’enfant à chaque étape de son développement.

D’un autre côté, la connaissance de certains traits psychologiques et théoriques de cette activité permettra de la gérer et de la diriger dans les buts de l’éducation et de l’enseignement.

ACTIVITE ET DEVELOPPEMENT PSYCHIQUE

Le développement psychique est un ensemble de facteurs et de conditions (des circonstances permanentes ayant une signification déterminante) d’un coté et l’hérédité (les capacités de l’organisme de vivre et d’évoluer dans des conditions précises) d’un autre coté. La transformation des signes héréditaires, en réalité, s’effectue pendant la vie humaine dans un milieu social sous l’influence de l’éducation et de l’enseignement. Le milieu représente une union de conditions et de circonstances dans lequel se réalise le développement de l’organisme. Sous l’influence du milieu, l’évolution se fait dans deux sens reliés et inséparables : l’assimilation des moyens externes du développement culturel et l’intelligence ( la langue, l’écriture, l’addition, le dessin), et en même temps le développement des fonctions psychiques supérieures (mémoire, logique, attention, création de notions, imagination, émotions). Le développement psychique de l’homme s’effectue grâce à l’acquisition de qualités spécifiques humaines, développées lors de l’évolution de l’humanité et fixées dans les objets de la culture matérielle et spirituelle.

Au travers de l’éducation, se réalise l’action réciproque entre les qualités héréditaires et le milieu. On guide l’enfant dans son évolution par l’éducation et l’enseignement, en dirigeant les processus de son activité intellectuelle et la formation de ses qualités personnelles. 

L’évolution est un procédé bilatéral – l’influence du milieu sur la personne qui grandie d’un côté, et le consentement (réception) actif de ses influences par cette personne, d’un autre. En résultat, l’expérience des adultes est acquise et s’y ajoute l’accumulation de l’expérience propre individuelle de l’enfant. Le rapport de l’homme avec la réalité est de caractère actif et créateur et se montre dans ses actes et ses activités. 

Les indices essentiels du développement psychologique sont trois. 

En premier lieu, c’est le changement du niveau de la connaissance et de l’activité cognitive qui se déclare. C’est le passage de l’appréciation superficielle incohérente enfantine des événements vers la connaissance de leur fondement, la découverte des lois qui les gouvernent,. Autrement dit c’est le passage vers des savoirs systématiques et réfléchis, à partir de l’acquisition progressive des méthodes cognitives - la comparaison, l’analyse, la synthèse, la généralisation

Le deuxième indice important, c’est le changement de la personnalité. Il est perceptible avec la formation d’un système de rapports personnels avec la réalité, avec les autres et avec soi-même .Il se déclare dans le développement du domaine volontaire et émotif, et dans l’orientation personnelle.

En dernier lieu, arrive l’acquisition d’un système d’actes pratiques et intellectuels qui dirige le développement structural psychologique de l’activité.

L’activité et le psychisme sont liés étroitement entre eux. Selon le niveau des rapports actifs à la réalité on distingue trois formes – le mouvement, l’acte, l’activité. Elles assurent l’équilibre entre l’organisme et l’environnement grâce aux réflexes et les différents éléments participants dans leur formation : elles sont inconditionnées et instinctives pour les mouvements et conditionnées pour les actes et les activités, avec la participation du premier et deuxième système de signalisation.

L’activité est déterminée, soumise à la conformité, à la loi naturelle de la détermination du comportement par les influences venant du milieu extérieur et intérieur où les influences venant de l’extérieur n’influent l’homme que par ses états intérieurs et se montrent dans son activité. L’activité est préméditée et consciente. Possède un caractère actif venant satisfaire la nécessité de réorganisation de la réalité et sa transformation créative.

Les activités ont une importance de formation. Cognitive, parce que lors des activités et de la communication l’homme connaît le monde, les gens ; les relations et les particularités ; les rapports et les corrélations. Transformatrice, parce que grâce aux activités l’homme montre des rapports actifs, créatifs, conscients – de transformation - avec la réalité selon ses nécessités et ses besoins propres et avec cela il bâtit et change sa nature psychique intérieure. Pratique, parce que la gestion des processus de l’éducation et de l’enseignement représente la réalisation d’une direction active pédagogique des activités essentielles de l’enfant.

PARTICULARITES PSYCHOLOGIQUES DE L’ACTIVITE PICTURALE DE L’ENFANT

L’activité picturale de l’enfant est psychomotrice, réflective, conditionnée,
préméditée. Elle possède les signes inhérents des autres types d’activités humaines – orientée et consciente ; satisfait la nécessité d’action ; elle est un moyen d’acquisition de l’expérience socioculturelle et aide la construction de la propre expérience individuelle. La particularité de l’activité picturale de l’enfant est que l’enfant ne maîtrise pas les moyens expressifs existants dans la culture contemporaine et le niveau et le temps de cette acquisition dépends des conditions générales de l’enseignement et de l’éducation ainsi que de la gestion de son activité picturale par les adultes. Grâce à elle les différents côtés du psychisme enfantin peuvent être contrôlés – l’expérience motrice, conceptions du monde dans lesquelles nous trouverons reflétées d’une manière spécifique les perceptions intellectuelles, les impressions émotionnelles, les rapports à la représentation. Lors de son activité picturale l’enfant partage son expérience, acquise par les perceptions visuelles et les clichés graphiques empruntés d’autres individus et révisés avec des actes pour les objets.

CARACTERISTIQUES D’AGE ET PERIODISATION

L’enfant passe par quatre étapes distinctes vers l’assimilation de la représentation picturale.

La première – la période de pré dessin – il crée des griffonnages non orientés qui sont la déclaration de sa recherche active qui se forme avec le processus des actes élémentaires avec les objets et la communication avec les adultes.

La deuxième – période de représentation - est l’étape initiale de la fonction signale de la conscience. Il s’agit de la répétition préméditée d’un étalon pris au hasard. L’essentiel est la création du nouveau type d’orientation vers la trace graphique en résultat de la coordination visuelle – motrice. 

La généralisation primaire de la forme graphique ( schématisme) est la troisième étape de la transformation. Elle consiste en la capacité de construction d’échantillons graphiques qui précèdent et dirigent les mouvements de la main. C’est le passage du schéma le plus simple vers une représentation toujours plus complète de l’objet.

La différentiation des images est l’étape finale pendant laquelle la représentation devient de plus en plus une image de l’objet réel, le reflet toujours plus adéquat de la réalité et une expression visible d’un rapport vers elle dans le dessin.

L’activité picturale de l’enfant a un caractère synthétique, puisqu’elle démontre les particularités de l’évolution motrice, des perceptions et des images de la pensée ainsi que le rapport vers la réalité. Le développement se réalise le long de l’accumulation de l’expérience personnelle. L’activité objective ( matérielle) précède la picturale et influe énormément l’image visuelle. Au début les images correspondent aux perceptions – elles sont syncrétiques ; floues, fragmentaires, en situation, émotionnelles, puisque les mécanismes de perception ne sont pas encore assez développés. Grâce à l’enrichissement de l’expérience et des images, de l’évolution de la pensée, les étalons se diversifient et se différencient. Il ne faut pas oublier le lien entre la parole et l’image qui réalise la synthèse entre deux systèmes de signes, résultat de l’amélioration des images généralisées et le passage vers la pensée en notions. 

LE PROCESSUS D’ENSEIGNEMENT

Dans la théorie pédagogique la définition de l’enseignement le caractérise comme union d’organisation et de fonctionnement entre le travail de l’enseignant et le travail de l’élève grâce à laquelle est obtenue une gestion dirigée de l’activité intérieure et extérieure de l’élève et sont formés en lui des savoirs, des aptitudes, des habitudes et des méthodes de connaissance.

L’enseignement possède trois fonctions essentielles :

1. instructive
- l’acquisition de savoirs scientifiques, la formation d’adresses et d’habitudes générales et spéciales d’apprentissage.

2. éducative
- l’enseignement est aussi un moyen de formation de qualités personnelles – d’éthiques, de travail, d’esthétiques, de besoin et de motivation, de position dans la vie.

3. de progression
-l’enseignement mène à la progression ( au développement) si les élèves sont intégrés dans des activités contribuant à l’amélioration des procès psychiques ; des qualités intellectuelles ; des domaines de la volonté, de l’émotion et de la motivation 

Les trois fonctions sont indivisibles entre elles dans la pratique de l’enseignement, qui se réalise avec la planification, dans le choix du contenu des activités du professeur et de l’élève ; avec la coordination de méthodes, formes et moyens, dans la procédure de contrôle et autocontrôle, dans les comptes-rendus des résultats.

PROBLEMES THEORIQUES ET METHODOLOGIQUES DE L’ENSEIGNEMENT DES BEAUX-ARTS

Le profile plurilatéral du dessin et des créations plastiques de l’enfant est un argument assez fort pour chercher les bases de l’attitude créatrice initiale. Par un choix varié de problèmes théoriques et méthodologiques concernant l’enseignement en Beaux - Arts ( aspects esthétiques du dessin, les particularités pédagogiques ), on cherche à argumenter quelques régularités générales, ainsi qu’à profiler leurs différences. Ces régularités sont issues de la nature artistique de la création enfantine et de la spécificité de l’œuvre pédagogique pendant l’enseignement. La découverte parallèle ou consécutive des points particuliers, a pour but d’éclaircir entièrement et profondément la nature, la spécificité et la dynamique de ces problèmes. Par exemple, les aspects psychologiques et pédagogiques de la création picturale de l’enfant nous dirigent vers la compréhension de sa formation psychologique personnelle, dans un système d’activités et d’actes humains;. Expliquent son caractère reproductif et transformateur, dont les particularités jouent un rôle important dans la structure et le fonctionnement du processus pédagogique. Montrent les capacités de l’enseignement en beaux-arts pour la formation de l’attitude créatrice initiale, par le biais de la perception et la participation directe dans la création. 

ASPECTS ESTHETIQUES DE L’ACTIVITE PICTURALE DE L’ENFANT

SPECIFICITE ARTISTIQUES DE L’ŒUVRE ENFANTINE

L’activité picturale enfantine se détermine en tant qu’activité artistique productrice. Elle se manifeste dans des actes perceptifs et pratiques, à l’aide desquels sont créés des images de caractéristiques artistiques et de valeurs esthétiques spécifiques. Par leur nature artistique est représentée l’expression du rapport esthétique de l’enfant à la réalité et ses images – visuelles, verbales, acoustiques et autres.

Les résultats de la création picturale enfantine suivent les particularités expressives des beaux-arts, ainsi que les manifestations de certaines formes non conventionnelles contemporaines pour l’acquisition des objets et de l’espace. Leur concept plastique est dirigé vers la diversité de la caractéristique esthétique, se trouvant dans le rapport « homme – nature ».

Les aspects artistiques de l’œuvre de l’enfant s’orientent vers la liaison stable « objet – image ». La spécificité individuelle et d’age du développement psychophysiologique de l’enfant, ainsi que les facteurs du milieu socio – pédagogique ont une grande importance pour cela. 

Dans les conditions du processus pédagogique l’activité picturale enfantine se réalise en liaison directe avec d’autres activités artistiques -musicale, plastique, littéraire, danse etc. Dans le sens socio – culturel général elle réalise des fonctions dans le domaine des arts plastiques, en conservant sa spécificité par rapport à leurs formes traditionnelles et contemporaines. 

L’activité picturale enfantine met l’accent sur la connaissance artistique de la réalité dans les conditions du lien intégral entre la science et l’art. En même temps que les autres activités, elle propose de riches possibilités de ralliement aux valeurs culturelles communes pour l’orientation des forces et des capacités intellectuelles définies en tant qu’origine créatrice de la personnalité.

L’ACTIVITE PICTURALE ENFANTINE ET LA PEINTURE

Dans la littérature pédagogique existent des théories et des conceptions différentes concernant le rapport entre l’activité picturale enfantine et La Peinture. Après une analyse comparative on peut généraliser en positionnant l’acte créateur du peintre et ses résultats avec celui de l’enfant dans les rapports suivants : assimilation, opposition, différenciation. Notre intérêt sera orienté vers la découverte et l’argumentation de leur nature artistique commune et la différence dans la manifestation. Notre argument principal sera la place qu’elles occupent dans le système des activités sociales, ainsi que l’importance de leurs résultats pour l’expérience sociale et culturelle. Cela nous conforte dans l’idée de définir l’activité picturale de l’enfant comme un art singulier pendant l’age de l’enfance. Pour découvrir et argumenter les points communs et les différences entre La Peinture et l’activité picturale de l’enfant, nous avons choisi de chercher l’influence de l’œuvre du peintre dans l’activité picturale de l’enfant et de voir l’activité picturale enfantine en tant qu’initiative culturelle.

La Peinture est la source de connaissance artistique de la réalité dans l’activité picturale enfantine. Elle joue un rôle capital pour le développement émotionnel et intellectuel de l’enfant, pour sa familiarisation avec l’expérience socio–culturelle dans une action réciproque étroite avec les images scientifiques du monde. La peinture a sa place dans la vie humaine en générale. Les connaissances essentielles de La Peinture, les particularités de l’acte créateur, les moyens picturaux et leurs résultats sont tous des stimulus pour la création picturale de l’enfant.

Il faut admettre le rôle significatif des facteurs importants du milieu socio pédagogique – la famille, l’école, les instituts culturels et autres – pour faire la liaison entre la création enfantine et La Peinture. De même l’activité picturale de l’enfant possède les mêmes motivations, mécanismes et modèles concernant le comportement créateur. Le sujet s’extériorise ou s’intériorise dans le contexte des valeurs socioculturelles. La relation sujet – comportement créatif- valeur est une relation dynamique par rapport au rôle spécifique des valeurs culturelles dans la construction spirituelle de la personnalité

PARTICULARITES DE L’ACTIVITE PICTURALE DE L’ENFANT

En tant qu’art singulier pendant l’enfance, le dessin prend une place importante dans le système d’activités et d’actes de l’homme. En association avec les activités musicales, verbales, scéniques et autres, l’activité picturale bâtit le complexe des activités dites artistiques. Pendant son existence, elle réalise des liens étroits avec les autres activités – le travail, le jeu etc. Les corrélations entre le jeu de l’enfant et le dessin représentent un très grand intérêt. Durant le comportement créatif, les motivations, les buts, les formes, le contenu et les fonctions spécifiques leur donnent un aspect particulier.

En tant que sujet individuel et collectif de l’activité picturale, l’enfant apparaît comme la condition préalable générale. D’un certain degré cette activité est argumentée par les qualités et les propriétés psychiques de la personnalité de l’enfant - intérêts, tendances, capacités, monde émotionnel, caractère, tempérament etc. D’un autre côté en tant que condition préalable de l’activité picturale de l’enfant comparaissent sa nature artistique, ses fonctions communicatives et autres. Ensemble elles provoquent de nouvelles capacités de communication, de dialogue visuel avec d’autres sujets, de formation de promptitude d’adaptation et réaction en situation et en milieu.

Les mécanismes qui provoquent et manifestent l’activité picturale de l’enfant le plus souvent peuvent être définis comme complexe de facteurs et de conditions qui réalisent des corrélations déterminées par rapport à ses buts, motivations et argumentation.

  • La relation entre buts et motivation ; aspects psychologiques et pédagogiques

  • La motivation comme détermination de la personnalité pour la satisfaction du besoin intérieur

  • La projection des buts de l’activité picturale de l’enfant dans les conditions du processus pédagogique ; état, perspectives

  • Les facteurs et les conditions de l’activité picturale de l’enfant : le facteur comme complexe de raisons

  • La situation culturelle contemporaine

ELEMENTS ET STRUCTURE DE L’ACTIVITE PICTURALE DE L’ENFANT

Le point de vue conventionnel, de voir la structure de l’activité picturale de l’enfant en tant que relation stable entre ses éléments et leurs corrélations, découvre des possibilités très riches pour l’argumentation de la relation « sujet – image ». Sa caractéristique entière se définie par les changements qui se produisent par rapport au processus artistique et par rapport à ses résultats. La motivation générale pour cela sont les particularités individuelles et d’age pendant l’évolution psychophysiologique de l’enfant. Cette particularité, très spécifique, est utilisée dans le travail pédagogique pour l’élaboration de différentes tâches didactiques. Leur organisation en système, a pour but l’assimilation progressive des problèmes de la forme artistique et du contenu lui correspondant. La reproduction des propriétés et des qualités esthétiques des objets est en relation étroite avec l’état émotionnel de l’enfant, avec sa sensibilité, ses connaissances, ses aptitudes pratiques.

Comme objet essentiel de l’activité picturale de l’enfant, comparait la réalité (la nature et la société) dans son développement et ses images ( visuelles, verbales, auditives, symboliques, associatives etc.).

Il existe de différents mécanismes et modèles de définition concernant les qualités et les propriétés esthétiques des images pendant la reproduction. Ils donnent la possibilité de leur réalisation, modification et enregistrement dans une tendance réfléchie, à l’aide de différents moyens d’expression, matériaux, techniques. La manifestation de l’objectif de la création de l’enfant se trouve dans la corrélation entre son sujet et son objet, dans les capacités et les besoins d’influence. Son argumentation – la logique de la réalité objective ; la nécessité intérieure argumentée par le niveau de l’activité cognitive ; les buts et les motivations du travail cognitif du sujet etc. L’objet de l’activité picturale de l’enfant est conditionné par les particularités individuelles et d’age du sujet, des états de l’objet et ses capacités d’influence, de la destination du résultat de la reproduction. Le sujet et l’objet se trouvent dans une relation dynamique qui change par rapport à l’argumentation : comportement non motivé ou motivé – rapport émotionnel, cognitif, consciencieux, estimatif.

Se basant sur sa nature artistique, l’activité picturale de l’enfant suit les particularités du processus artistique en générale. En conséquence elle peut être acceptée en tant que changement logique, consécutif et stable aussi bien de son sujet que des ses produits. 

Le processus de la création de l’enfant passe par plusieurs étapes : conception, projection, recherche, réalisation. Dans la construction d’images réelles et fantastiques, en utilisant l’objet en tant que stimulus, les enfants varient, improvisent, changent la structure de l’objet – même, métamorphosent pour créer leur image.

Le résultat de l’activité picturale de l’enfant est un produit avec une certaine spécificité artistique et une valeur esthétique. Il dépend de l’expérience sociale du sujet, des régularités dans son évolution individuelle et d’age, de la nature artistique de son activité créatrice. La spécificité artistique du résultat de cette activité dépend des manières de reproduction ( en deux ou en trois dimensions), des actions reproductives ( le modelage, l’application, le dessin, la construction artistique, la décoration ou autres) et des matériaux et des techniques utilisées. Le résultat de l’activité picturale de l’enfant est conditionné par la caractéristique artistique des types de créations artistiques et leur destination ( beaux-arts et Arts Appliqués). Il est influencé par le genre : peinture, graphisme, sculpture, design… ; par les formes d’expression : nature morte, portrait, illustration…Le résultat est aussi déterminé par le contenu des taches didactiques pendant le processus pédagogique : les exercices ; le travail autonome ou / et en groupe ; dessin réglementé – utiliser des techniques ou/et matériaux précis ; études, croquis, jeux didactiques, activité en situations …

LE LANGAGE EXPRESSIF DANS LA CREATION DE L’ENFANT

La reproduction de la réalité dans la création de l’enfant, avec les moyens de la peinture, se réalise dans la continuité méthodologique des principes de l’image artistique des beaux-arts. Pour ce faire, la spécifique artistique du langage expressif de l’activité picturale de l’enfant est en subordination directe des facteurs et des conditions de sa manifestation. Parmis eux la caractéristique d’age et les particularités individuelles ont une influence prédominante. L’interdépendance entre les périodes et les stades du développement psychique et l’acquisition des savoirs et des gestes pratiques pour l’activité picturale, mène à la constitution des types de langage expressif, de plus en plus compliqués.

La spécificité artistique des moyens d’expression picturaux représente une caractéristique qualificative de l’activité picturale de l’enfant. A partir du langage expressif on exprime des vécus, des réflexions, des sentiments, des opinions. Les capacités expressives de ses éléments jouent un rôle important dans la nature artistique des images. Il se traduit dans la signification déterminante de la composition ; dans l’influence spécifique de la forme ; dans l’utilisation de l’espace en tant que particularité expressive ; dans le rapport émotionnel vers la couleur et ses caractéristiques ( tonalité, contraste, harmonie, luminosité, nuance, etc.) ; dans les propriétés plastiques de la forme ( volume, proportions, structure, facture, etc.) ; dans le rapport vers les matériaux de reproduction et les manières de leur utilisation. En tant que contexte de la caractéristique artistique des images, ces éléments sont les repères de l’activité picturale de l’enfant – l’instruction élémentaire picturale, l’expression et les corrélations entre elles.

L’instruction picturale élémentaire est la base de l’expressivité artistique. Elle indique le niveau des savoirs et des aptitudes acquis pour reproduire les qualités et les propriétés esthétiques des objets de la réalité. L’expressivité artistique consiste en le choix individuel des moyens d’expression et des manières de leur utilisation.

STRUCTURE DU LANGAGE ARTISTIQUE

Le langage artistique est constitué de plusieurs éléments essentiels : la composition, la forme, la couleur, l’espace, les matériaux et leur utilisation.

La composition – se caractérise par rapport à la spécificité du contenu de l’image – idée, thème, sujet ; possède ses particularités expressives – format, centre de composition, etc. ; obéit à deux types de principes : généraux ( unité, subordination, proportionnalité, répétition du global dans le particulier) et secondaires ( équilibre, harmonie, contraste, rythme, mouvement, etc.) ; ses éléments, suivant les étapes de sa constitution, sont les croquis, l’étude, le projet…

La forme – se caractérise par les proportions et la construction ; a ses spécifications pendant l’imagerie en deux et trois dimensions ; ses propriétés générales – matérialisme, plasticité, spatialité, 3D. ; ses significations réelles, conditionnelles et symboliques dans le dessin de l’enfant

La couleur – est chromatique ou achromatique ; les spécificités des couleurs achromatiques - essentielles, composées, supplémentaires ; leurs particularités – intensité, luminosité, vivacité, coloris ; capacités expressives des couleurs – couleur locale, couleurs chaudes et froides, tonalité, harmonie de couleurs, gamme de couleurs, nuance, coloris ; influence de la construction des couleurs.

Le langage expressif et les actes reproducteurs, dans l’activité picturale de l’enfant, se précisent en fonction des corrélations objectives entre les propriétés plastiques des objets – élémentaires ( primaires), complexes, intégrales.

Les activités picturales se caractérisent par rapport aux catégories perceptives – espace, temps, mouvement etc. et la manifestation des corrélations temps – espace : forme, couleur, grandeur, position etc.
Le modèle pratique de l’organisation des actes reproductifs dans l’activité picturale de l’enfant passent par quelques étapes : définition préalable de l’objet (formation de l’image) ; description du modèle ( enregistrement de ses indices et propriétés ainsi que la communication entre elles) ; l’application du modèle (comparaison avec l’image initiale, confrontation avec d’autres modèles, élargissement de ses frontières, etc).

Les qualités de l’activité picturale de l’enfant sont étroitement liées aux périodes et aux stades de son évolution, car l’instruction picturale et l’expression artistiques contribuent à l’activité cognitive, à la formation des aptitudes pratiques et à l’évolution des particularités individuelles. 

Le langage expressif constitue un système de signes spécifiques concernant la reproduction de la réalité objective. Il est un moyen d’expression de l’opinion personnelle, émotionnelle et estimative vers les objets.

L’EVOLUTION DE L’ACTIVITE PICTURALE DE L’ENFANT

L’évolution est un processus dynamique et multiforme. Il démontre les changements qualificatifs de l’activité picturale de l’enfant, se produisant sous l’influence de différents facteurs et conditions (psychologiques, physiologiques, sociaux, historiques etc.). La base méthodologique commune argumente l’unité et l’interdépendance de la manifestation de ces derniers. Dans l’évolution de l’activité picturale des enfants peut se profiler toute une série de régularités qui englobe, de manière générale ou particulière, ses structures et fonctions. Pour la plupart, elles sont dues aux changements dans la connaissance artistique, le rapport esthétique vers la réalité et au perfectionnement des aptitudes reproductrices, ainsi qu’aux capacités d’expression, obtenues à partir des moyens des beaux-arts contemporains. Du point de vue de la caractéristique esthétique de l’activité picturale de l’enfant, ces changements sont clairement présents dans les résultats de cette activité. Tout cela les définie en tant que noyau problématique dans lequel les caractéristiques générales de l’activité picturale de l’enfant ( fond, évolution, réalisation) se manifestent en union.

L’instinct grégaire est l’une des caractéristiques qualificatives de l’activité picturale de l’enfant. Pendant sa réalisation cette activité se développe en trois niveaux dans lesquels sont accentuées les particularités individuelles et d’age du sujet. Les conditions socio -physiologiques, le milieu pédagogique et autres sont des facteurs spécifiques de l’instinct grégaire. Pendant les passages d’un stade à un autre, se produisent des changements considérables dans les éléments et les signes, caractérisant l’activité et ses résultats.

CARACTERISTIQUES GENERALES DE L’ACTIVITE PICTURALE PENDANT LES DIFFERENTES PERIODES ET STADES DE SON EVOLUTION

Dans la base de notre analyse théorique, se trouvent les problèmes de l’assimilation de la structure et des mécanismes de l’image. L’activité picturale se partage en deux périodes distinctes – pré- reproductive et reproductive.

La période de pré reproduction passe par quatre étapes avec leurs particularités. La première, c’est l’étape de manipulation libre avec le matériel. La deuxième – se sont les associations visuelles avec des objets réels et désignation verbale des images. La troisième étape se caractérise par la planification des actes picturaux et la construction du signe de l’objet réel. Dans la quatrième étape les gribouillis deviennent une reproduction graphique exprimant en générale la structure de l’objet observé.

La période picturale commence par la naissance de la fonction reproductive sous l’influence de la nature indicative en formation de l’activité.
Les régularités de l’évolution des éléments des images, dans l’activité picturale de l’enfant, ont leurs aspects psychologiques et esthétiques, dus aux changements du contenu et de la structure de l’image, aux moyens de reproduction linguistique et aux manières de leur utilisation. Le cercle thématique des sujets change et évolue pendant les différentes périodes du développement de l’enfant, fait qui s ‘explique avec la spécificité de l’activité cognitive. 

La forme change aussi ses caractéristiques esthétiques – de linéaire elle devienne tridimensionnelle, se rajoutent les proportions et la construction, le coloris ; l’espace devient aussi objet de reproduction d’accompagnement ; la composition, qui regroupe les objets secondaires avec l’essentiel, dans les conventions de la peinture, va de plane à spatiale. Tandis que dans la période pré reproductive, les images sont non identifiées ( gribouillis) schématiques et généralisées, pendant la période reproductive les parties et les détails basiques se différencient ; apparaissent des corrélations proportionnelles par rapport à d’autres objets ; se manifestent des particularités caractéristiques dans la silhouette générale de la forme, commence sa construction véritable ; s’effectue le passage vers l’utilisation généralisée du clair-obscure avec la séparation progressive de la lumière et de l’ombre.

En ce qui concerne la construction du coloris, pendant la période pré reproductive, on se trouve en présence plutôt d’un rapport émotionnel vers la couleur et ses qualités. Pendant la période reproductive les enfants utilisent les couleurs en tant que capacité d’expression pour la représentation des qualités plastiques des objets et pour la déclaration de leur rapport vers eux. Ils augmentent ces capacités d’expression avec le mélange, la constitution, l’harmonisation, le contraste etc. Ils soumettent la construction en couleur au concept initial de l’idée, pour la reproduction des couleurs locales des objets, manifestent un intérêt pour la caractéristique de nature ( corrélation des couleurs, l’action réciproque entre les couleurs et la lumière, la facture, l’espace). Leurs connaissances des actions réciproques entre les couleurs et la lumière, leur donne la possibilité d’enrichire les moyens d’expression de la forme et de l’espace d’une manière picturale plus détaillée.
L’espace est reproduit, pendant la période de pré reproduction, par des images non identifiables. La période suivante se caractérise avec une reproduction frontale développée des objets sur une surface plane et l’orientation de ceux – là par rapport à cette surface – en haut, en bas, à gauche, à droite. L’évolution de la reproduction spatiale marque l’envie de différentiation des plans, du partage de ces plans dans le but de créer une profondeur illusoire.

La composition est marquée, dans cette même période, par la disposition développée des images sur la surface du dessin pour la représentation successive des différents côtés du sujet ( composition- récit). 


Dessie Baggio, Psychologue clinicienne 
Bordeaux, France
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