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De la naissance de
« l’appareil à penser » Par Benedicte Flieller, Sophrologue, France De la naissance de « l’appareil à penser » à la
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Dans la relation mère-bébé, le modèle contenant-contenu peut être employé pour représenter aussi bien la réussite que l'échec de l'identification projective. Lorsque la mère et l'enfant sont ajustés l'un à l'autre, l'identification projective est utilisée par le nourrisson pour éveiller chez la mère des sentiments dont il veut se débarrasser. Ainsi, le nourrisson, lorsqu'il est angoissé parce qu'il a faim, peut se mettre à crier ou à pleurer. Comment cela fonctionne-t-il ? Le petit bébé a faim, il se met à pleurer. Son psychisme n’est pas encore assez élaboré pour contenir et traiter les émotions et les sensations. En ressentant les affres de la faim, le petit bébé peut être littéralement submergé de vécus d’une violence extrême. Avoir faim, c’est comme être dévoré par une bête sauvage qui vous arrache le ventre. Ces «
vivances émotionnelles » comme les appellent Bion ne sont pas représentables pour le bébé puisqu’il ne peut pas mettre des mots sur ce qu’il ressent. Bion a nommé ces vécus excessifs "éléments β (bêta)". « Ne t’inquiète pas, je te prépare un biberon, une fois que tu auras mangé cela ira beaucoup mieux… » En disant cela, la mère peut s’identifier au vécu de son bébé, grâce à son appareil psychique élaboré, elle peut prendre en charge les vécus terrifiants de l’enfant les traiter et lui rendre sous une forme « détoxiquée». Ce n’est plus un vécu terrifiant, cela s’appelle la faim et tout le monde la ressent chaque jour. Bion dit qu'elle a transformé les éléments bêta de l'enfant en "éléments α (alpha)", c'est à dire en vécus délimités par une forme, une image. Bion appelle cela « la capacité de rêverie de la mère ». Le thérapeute, dans sa position d’acceptation inconditionnelle propose au patient un espace psychique d’accueil, similaire à la « capacité de rêverie de la mère ». Il ressent les vécus douloureux de son patient (éléments bêta), grâce au cadre établi, il est soutenu dans sa démarche. En reformulant, en synthétisant le thérapeute restitue à l’autre ses vécus. Le contenant psychique du patient est ainsi au fil des séances renforcé, le patient peut ainsi dans ce cadre de sécurité transformer lui-même ses éléments bêtas en éléments alpha. Même si au cours de la séance le patient est submergé par ses émotions, il sait que grâce au cadre établi, cela est permis. En sortant il pourra parfaitement se contrôler, et retrouver ses forces. La séance devient une métaphore de l’espace psychique où le patient pourra déposer ses éléments bêta et les transformer en éléments alpha. Par
Benedicte Flieller, Sophrologue, France |
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