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. La réussite d'une transaction ne peut être qu'une résultante, une conclusion du dialogue. Tout conflit est destiné à disparaître devant la nécessité d’un compromis. La négociation s’inscrit trop souvent dans l’illusion car elle est dépendante des pouvoirs en place. Négocier est devenu un terme très à la mode dans les couples : négocier les tâches, négocier un désir, négocier un loisir, négocier avec les enfants, négocier un régime, négocier un divorce (!) Ces accords nécessitent de nombreux compromis qui doivent tenir compte du libre arbitre de chacun des partenaires. Dans la pratique trop souvent, la tractation devient le but à atteindre. La finalité de cette dernière s’estompe au profit d’un autre objet, la manifestation de «la bonne intention ». Car c’est la bonne intention du gentil qui se montre à l’autre, aux enfants, aux parents, aux juges. Les tactiques les plus perverses sont alors rendues possibles, puisque la légitimité de l’intention n’a plus besoin d’avoir une commune mesure avec la réalisation des actes. Il suffit de jouer le jeu. La négociation devient un simulacre. La gestion des relations affectives suppose un marchandage continuel. Les enjeux de pouvoir instaurent des stratégies manipulatrices et de persuasions. Résoudre l’arbitraire et arriver à un accord équitable devrait se fonder sur le respect des valeurs morales, le respect de l’autre et la reconnaissance de la personne humaine en tant que telle. Ce n’est malheureusement que peu souvent le cas. Dans une négociation, celui qui gagne est bien celui qui fait accepter son propre arbitraire tout en démontrant à l’autre que la négociation est mise en place dans son intérêt. On l’utilise beaucoup pour neutraliser la violence. Ainsi, pour arriver à une solution profitable, le pervers crée un climat de violence irréductible, forçant son entourage à aller vers un arrangement qu’il n’a plus qu’à feindre d’accepter. Le refus est toujours malheureusement interprété comme un signe de rigidité et un manque d’intelligence. Pourtant, on peut décliner toute forme de négociation quand les concessions s’inscrivent dans le sacrifice ou le masochisme. La gestion de la vie quotidienne peut paraître horrible si le moindre échange fait l’objet de pourparler. Dans la vie conjugale, la transaction est effrayante dès qu’elle anéantit les passions. L’anarchie des désirs, bien qu’elle puisse provoquer la souffrance, demeure plus séduisante que la neutralité des compromis réalisés. La négociation est un jeu et vous êtes obligés de faire semblant d’y croire. Pour vous aider à comprendre l'importance du choix et du libre-arbitre, essayons, à partir d'une analyse très succincte de certains courants philosophiques, de comprendre l’importance du fait que l'homme existe en tant que tel face à lui-même. L'homme doit se découvrir pour se comprendre, se poser à distance de lui-même et s'étudier. L'objectif de la phrase de Platon
« connais-toi toi-même » est la connaissance. La même recherche se retrouve chez Descartes
« la vérité est à découvrir et non à construire, le probable n’est jamais probable ». Friedrich Nietzsche écrit
« deviens ce que tu es, c’est-à-dire ce que tu n’es pas». Ces démarches nous enseignent que la vie est une démarche spirituelle qui s'inscrit loin de la pensée dogmatique et moralisante. Pour Baruch Spinoza :
« Le réel est la substance conçue par Soi (…) l’être s’exprime par son agir (…) le désir est un effort de chacun pour préserver son être ». « Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas.
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