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Pourquoi les conflits se répètent
et se multiplient sans fin?

Par Denise Noël, Intervenante en relations humaines et en création
Montréal, Canada
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Pourquoi les conflits se répètent et se multiplient sans fin?

Savez-vous pourquoi les chicanes se reproduisent, malgré tous les efforts qu’on déploie pour faire voir à l’autre comment il est dans le champ? (C’est quand même incroyable qu’il ne comprenne pas encore et qu’il ne s’incline pas gracieusement devant notre génie!)

Est-ce parce que c’est impossible de trouver des solutions satisfaisantes, qu’on ne fait pas assez de concessions ou qu’on n’est pas dans la bonne relation? 

Eh non! C’est plutôt qu’on est à la frontière d’une percée créatrice et amoureuse et qu’il y a un saut dans le vide à faire à l’intérieur de soi pour la découvrir et la mettre au monde.
Notre petit moi conditionné, crispé, renfermé – communément appelé l’ego - génère alors des peurs et des conflits en série, qu’il assaisonne de gémissements et de grincements de dents.
Pourquoi? Pour rester en lutte et retarder ce saut bienfaisant, car il craint tout ce qu’il ne peut contrôler, même si c’est bénéfique.

Sous son règne, l’abandon à l’instant, la magie de la découverte, la connexion amoureuse et la joie pure sont donc proscrits, car ces états délicieux menacent sa tour de contrôle. 
Si nos conflits se perpétuent, c’est aussi parce qu’il y a un fossé de taille entre se battre et insister pour obtenir ce qu’on désire et être prêt à le recevoir. 

À vrai dire, entre ces deux mouvements, un changement d’identité s’impose : dans le premier, on est dressé sur ses ergots, en circuit fermé et en contrôle, le second demande de l’humilité, de l’abandon et de l’ouverture. Deux mondes! 

Nos adversaires récalcitrants visent donc à mettre hors de combat ce petit moi contracté qui, sous prétexte de nous défendre, nous empêche de recevoir ce qui nous tient le plus à cœur. 
En lui mettant dans les pattes un adversaire plus résistant et buté que lui - sous la forme d’une personne, d’une situation ou d’une difficulté sur laquelle il ne peut avoir le dessus - la vie nous rend service. Elle l’oblige à s’avouer vaincu et nous ouvre ainsi des horizons insoupçonnés et inespérés. 
C’est ce que j’appelle l’échec créateur et amoureux ou créacoeur.

Alimenter nos conflits répétitifs et nos luttes sans fin est donc la meilleure manière de s’agripper à cette identité périmée.

On s’acharne alors sur l’autre et la vie pour les obliger à faire ou à nous donner ce qu’on veut, sans réaliser que cet acharnement maintient en place les barrières internes qui nous empêchent de le recevoir. Mon Dieu qu’on peut être dupe de soi-même des fois!

On juge, culpabilise ou punit à qui mieux mieux. On essaie de prouver à l’autre qu’on a raison, qu’on est plus évolué que lui, qu’il a absolument besoin de lire tel ou tel livre pour comprendre ses problèmes et changer.

Ou alors, on se lance dans toutes sortes de démarches et de lectures pour se faire des petites manipulations génétiques de l’âme ou du corps dans l’espoir de créer une version améliorée de soi-même et de se transformer ainsi en philtre d’amour sur deux pattes auquel l’autre ne pourra résister bien sûr. Incroyable ce qu’on peut faire avec la croissance personnelle!
Au lieu de vous obstiner ou de vous acharner, que diriez-vous de revenir au bercail pour aimer les parties de vous que l’autre blesse, ignore ou rejette et libérer celles qu’il brime, freine ou frustre? 
Vous découvrirez alors les possibilités amoureuses et créatrices qu’elles contiennent.
Condition préalable pour y arriver: ne pas vous prendre trop au sérieux, car ça nourrit les crampes, les peurs, les complications, les compétitions et les jugements de l’ego.
Le premier pas à faire ensuite est de vous engagez à les embrasser et les libérer.

Vous pouvez dire :
« Je choisis de découvrir la possibilité cachée dans ce conflit, cette situation ou cet échec.»

Ou bien :
« Je laisse aller mon besoin d’avoir le dessus et je m’ouvre à ce qui a besoin d’être embrassé et libéré en moi pour recevoir ce qui me tient à cœur.» 
Vous engager ainsi, vous extirpera de vos luttes et de vos cercles vicieux et vous ouvrira à ce qui vous habite et vous entoure. 

C’est la première étape à suivre pour créer et aimer à partir de tout ce que vous vivez et rencontrez.
Prenez le temps de ressentir les effets de ces choix sur vous. Observez si votre respiration s’amplifie, si vous vous sentez plus légers, ouverts, curieux ? 

Goûtez à cette nouvelle sensation et laissez cette ouverture vous inspirer.

Par Denise Noël
Intervenante en relations humaines et en création
Montréal, Canada
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