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Pourquoi
avons-nous besoin de relaxer ?
Martine Massacrier,
Psychothérapeute, Sophrologue
|
Ma
page Psycho-Ressources |
Pourquoi
avons-nous besoin de relaxer?
Tout
stress, toute émotion, toute préoccupation a des répercussions sur le plan
physique où il s'inscrit sous forme de tensions. Ces phénomènes vécus de façon
durable ou répétée ont pour conséquence d'installer un état chronique de
tension physique, qui outre la fatigue qui l'accompagne peut affecter de façon
plus spécifique tel ou tel organe ou fonction. Et c'est la porte ouverte à des
dysfonctionnements de toutes sortes, pouvant aller du simple"mal dans sa
peau" à des troubles beaucoup plus importants (douleurs, migraines,
hypertension, cholestérol, colites...). Il est donc primordial de s'attaquer à
ces tensions. C'est ce que fait la relaxation qui permet de décontracter une
par une toutes les régions du corps. Avec la pratique, elle devient de plus en
plus rapide et profonde. Sous l'effet de la relaxation, la respiration se régularise
et se calme, descend au niveau abdominal (avez vous remarqué comme lorsque vous
êtes stressés vous respirez rapidement et superficiellement?). Et comme il y a
perpétuelle interaction
entre le domaine mental, émotionnel et physique, la relaxation physique touche
les deux autre plans:la ronde des pensées se calme et des sensations agréables
de calme, de sécurité et de bien être s'installent. Elles sont dues à une
modification de l'électroencéphalogramme: le cerveau produit majoritairement
à ce moment là des ondes alpha à l'origine de ces sensations. Lorsque la séance
se termine, on se sent reposé, régénéré, positif, et les soucis de la vie
quotidienne ont perdu de leur importance ou du moins n'ont plus le pouvoir de
nous perturber autant. Lors d'une pratique régulière, l'effet des séances
dure de plus en plus,"diffuse" en quelque sorte dans la vie
quotidienne où l'on se trouve naturellement plus détendu.
La relaxation en sophrologie:
Bien qu'en sophrologie, la relaxation ne soit pas une fin en soi, elle est un
outil majeur. En effet, nous avons l'habitude de vivre dans deux états de
conscience bien distincts qui sont la veille et le sommeil. L'état de
relaxation, lui se situe entre les deux, on peut le qualifier "d'état
intermédiaire". La sophrologie l'appelle "niveau sophro-liminal"
bien qu'il ne soit pas spécifique à la sophrologie, toute relaxation quelle
que soit la méthode appliquée est susceptible de l'induire. Cet état est très
riche en potentialités, en particulier créativité, mémoire, visualisation,
et bien d'autres encore, potentialités qu'il serait dommage de ne pas
exploiter. Donc je dirai que la sophrologie commence lorsque l'état de
relaxation est atteint. Toutes les techniques d'induction, de visualisation, d'auto-conditionnement,
de thérapie, se passent dans ce niveau, ce qui leur confère une efficacité
accrue par rapport à l'état de conscience ordinaire. Il est important de noter
toutefois que ce n'est pas de l'hypnose car on est conscient tout au long de la
séance à laquelle on participe pleinement. Le sophrologue ne dirige pas, il
accompagne.
En sophrologie, la position adoptée pour la relaxation n'est pas systématiquement
la position allongée. On apprend tout aussi bien à se relaxer assis sur une
chaise ou debout. Si dans un premier temps c'est un peu plus difficile, on en découvre
très vite les avantages. Tout d'abord, ce sont des positions de la vie
courante, la coupure entre la séance et la vie est moins importante. Ensuite,
le niveau de concentration est meilleur, on a moins tendance à "décoller"
et on est plus apte à se concentrer sur les exercices tout en accédant à un
bon niveau de relaxation. De plus, on accorde en sophrologie une très grande
importance à la perception et l'intégration des sensations corporelles, vécues
dans un contexte agréable et positif, elles participent à une harmonisation et
une meilleure acceptation de son corps, qui renforcent le schéma corporel, base
incontournable pour le développement d'une personnalité équilibrée sur le
plan psychique. La relaxation dynamique, basée sur des mouvements très simples
effectués avec une concentration sur la conscience du corps et les messages
corporels, pendant et après le mouvement est très efficace dans ce domaine,
nous aurons l'occasion d'y revenir.
Aspect pratique:
1) Les différentes positions de relaxation:
Il y a bien sûr la position allongée, sur le sol ou sur un matelas, totalement
relâché, bras et jambes suffisamment écartés pour se sentir à l'aise. C'est
ce qui se pratique en yoga.
La position assise, sur une chaise (éviter le fauteuil, sauf s'il est conçu spécialement
pour cela, en raison de la tendance à s'"avachir" et de la hauteur
des accoudoirs qui peuvent faire remonter les épaules). Le dos est droit, sans
tension, la nuque et la tête bien positionnées dans l'alignement de la colonne
vertébrale (il se peut dans un premier temps qu'au cours de la relaxation la tête
ait tendance à tomber vers l'avant, ce n'est pas grave ,ça s'arrangera avec la
pratique). Les épaules sont relâchées, les mains posées sur les genoux, les
pieds en contact avec le sol, jambes écartées approximativement de la largeur
du bassin.
La position debout est en général adoptée en vue d'un exercice dynamique. Le
principe est le même, dos bien droit, tête bien positionnée, les bras le long
du corps se laissent aller sans tension, simplement abandonnés à la pesanteur.
Les jambes gardent une tension minimale, juste pour maintenir la position debout, elles
sont écartées d'environ la largeur du bassin. Éviter d'avoir les genoux raides, pour
cela vous pouvez les plier très légèrement. Vous vous sentirez peut être
plus à l'aise en basculant légèrement le bassin vers l'avant. Cherchez votre
position d'équilibre, votre centre de gravité, le poids bien réparti sur les
deux jambes, ainsi qu'entre avant et arrière du corps.
2) Comment aborder la relaxation?
Évitez d'être dérangés, toutefois le silence absolu n'est pas indispensable, il
n'est pas question de se couper du monde extérieur, bien au contraire. Sauf
obstacle majeur, il est fortement conseillé de fermer les yeux et d'éviter de
bouger pendant la relaxation, sauf si la position devient inconfortable. Prenez
quelques instants pour vous recentrer sur votre corps, l'observation du rythme
respiratoire est un bon moyen de retour à soi et d'apaisement. Faites un bilan
de ce que vous ressentez, physiquement et mentalement, sans juger, simplement,
observez, prenez note, c'est ainsi. Évitez de vouloir vous relaxer à tout
prix, ce qui en général produit l'effet inverse! Soyez prêts à accepter ce
qui se présente quoi que ce soit, même si vous avez tendance à juger que
c'est "décevant", que vous n'êtes pas assez relâchés etc, etc...
Puis petit à petit commencez à détendre toutes les parties du corps une par
une.
L'ordre est le suivant:
-
Le
visage:les paupières, les sourcils, l'espace entre les sourcils, le front
(imaginez si ça vous aide un lac tranquille), tout le cuir chevelu, les
ailes du nez, les pommettes, les joues, la région des oreilles, le menton, desserrez
les mâchoires et les lèvres.
.
-
Lorsque
le visage est bien relâché, le masque tombe, les traits s'apaisent. Vous
pouvez alors imaginer que du visage la relaxation se répand dans le reste
du corps comme une onde agréable et bienfaisante qui va s'installer
progressivement dans les épaules, les bras, les coudes, les avants bras,
les poignets et les mains. Prenez alors quelques instants pour entrer en
contact avec les sensations en provenance de vos bras, peut être sentirez
vous de la chaleur, des picotements, des fourmillements ou tout autre chose,
observez, ressentez...
.
-
Puis
relâchez tout le dos en partant de la nuque, parcourez par la pensée la
colonne vertébrale, en descendant vertèbre après vertèbre et en relâchant
tous les groupes musculaires de part et d'autre de la colonne en insistant
plus particulièrement sur la région lombaire. Prenez quelques instants
pour bien sentir tout votre dos...
.
-
Relâchez
alors la poitrine, les flancs, la taille et toute la ceinture abdominale, et
entrez en contact avec votre respiration, sans la modifier, observez la,
sentez son rythme, sa présence, les mouvements de la poitrine et du ventre, peut
être même aussi du diaphragme qui se soulève et s'abaisse, gouttez cet
instant de calme et de bien-être...
.
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Puis
relâchez le bassin, les fesses, le périnée... et laissez la relaxation
gagner progressivement vos cuisses, vos genoux, vos mollets, vos chevilles
et vos pieds, jusqu'au bout des orteils...
.
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Prenez
conscience de votre corps dans sa globalité, de votre état de calme et de
bien-être...
.
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Pour
approfondir encore cet état, vous pouvez vous concentrer sur vos expirations, à
chaque expiration, il suffit d'imaginer que vous lâchez prise encore et encore, de
plus en plus, vous laissez partir tout ce qui reste de tension, vous pouvez
le visualiser sous la forme d'une descente en vous même, de plus en plus profond, de
plus en plus calme. Goûtez cet instant soyez conscients de ce qui se passe,
de votre bien être, de votre calme, de tout ce qui se présente là tout
simplement et plus particulièrement dans votre corps.
.
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Lorsque
vous le désirez, vous pouvez revenir à votre état de veille:prenez
quelques respirations plus profondes, commencez à bouger lentement votre
corps (doigts ,orteils, mains pieds..). Faites tous les mouvements, étirements,
baillements, que vous souhaitez, prenez bien votre temps ...et enfin, ouvrez
les yeux comme après une bonne nuit de sommeil.
Je
vous propose de faire cette expérience chez vous, au moment où vous le désirez, quand
vous en sentez le besoin... La relaxation sera moins profonde qu'en séance de
sophrologie, puisque la voix du sophrologue et sa tonalité (qu'on appelle
terpnos logos: ton monocorde, doux et persuasif pour résumer très schématiquement)
induit une relaxation plus facile et plus profonde, mais vous vivrez une expérience
qui je l'espère vous donnera envie de continuer...
Martine
Massacrier, Psychothérapeute, Sophrologue
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