La bibliothèque de psychologie de Psycho-Ressources

Le sentiment d'abandon
Se libérer du passé pour exister par soi-même

(présentation de livre)
Par Saverio Tomasella, Psychanalyste
Voir la page Psycho-Ressource

Éditions EYROLLES
Voir la page Psycho-ressources

.

L'auteur : Saverio Tomasella exerce le métier de psychanalyste.

.
Présentation de l'ouvrage

Guérir de ses blessures d'enfant
"Qui n'a pas vécu, un jour ou l'autre, la morsure de l'abandon ? Qui n'a pas cru en mourir ? Qui n'en éprouve pas, parfois, la sourde angoisse ?"

Ce livre s'adresse à chacun. Il explore les réalités des abandons réels ou craints, et leurs multiples conséquences : absences, angoisses, dépendances, dépressions, hontes, ainsi que toutes les défenses qui permettent de les occulter, de les maîtriser ou de les justifier.

Après être remonté à la source de ces troubles, l'auteur nous guide concrètement pour nous libérer de nos peurs, de nos culpabilités, de nos refus de changer et, plus encore, de tous ces schémas inconscients qui nous enferment dans le pire des cachots : celui de victime. En choisissant de ne plus jouer ce "mauvais rôle", il devient alors possible de guérir de nos blessures d'abandon, et de ne pas les reproduire sur nos proches ou nos enfants...

Au sommaire

Les manifestations du sentiment d'abandon 
- Quand la solitude est source d'angoisse
- Le parasitage affectif
- Lorsque le proche semble hostile
- Un malheur si tenace
- Les impasses addictives
Les origines infantiles du sentiment d'abandon 
- La première relation intime
- L'enfant mal accompagné ou endeuillé
- L'enfant mal-aimé ou délaissé
- L'enfant mal accueilli ou utilisé
- L'enfant maltraité ou abusé
Se libérer du passé pour exister par soi-même 
- Être accompagné et entendu
- Sortir de l'impasse des dépendances
- S'enraciner en soi-même
- S'ouvrir au subtil
- Connaître ses aspirations et les mettre en oeuvre


Le sentiment d’abandon

Il est très répandu. Il nous concerne tous.

Dès qu’une personne en psychanalyse accepte d’exprimer ses ressentis, ses rêves et ses cauchemars, ses détresses profondes, elle en vient - d’une façon ou d’une autre - à parler de ses craintes ou de ses vécus d’abandon.

Il existe sous forme de réalité (je suis abandonné) ou de crainte (j’ai peur d’être abandonné).

Il est nécessaire de distinguer un « ressenti » d’une « impression ».
Un ressenti, « je sens que », correspond à une sensation, une émotion, un sentiment. Il nous informe sur la réalité que nous vivons.

Une impression, « je crois que, il me semble que, je suppose que », correspond à une interprétation, une certaine lecture de la réalité en fonction d’un filtre imaginaire (croyance personnelle, mythologie familiale, convention sociale, théorie psychologique ou sociale, idéologie politique ou religieuse).
L’impression d’être abandonné peut découler d’une situation vécue à ce moment-là comme équivalente à un abandon (perte des papiers d’identité, des clés de chez soi, annulation d’un rendez-vous, annonce d’une maladie) ou par la reviviscence involontaire d’une ancienne situation d’abandon (réelle à l’époque, même si elle n’a plus rien à voir avec la situation actuelle).

Il présente de nombreuses facettes : se sentir seul, délaissé, perdu, rejeté, exclu, etc.

Il se manifeste de façon très variée : angoisses, peurs de la solitude, de ne pas être accepté, de ne pas être aimé, volonté de fusion avec l’autre, jalousie, colères irrépressibles, besoin de reconnaissance, susceptibilité, se sentir victime des autres, se dévaloriser, aller d’écher en échec, être dépendant (d’une personne, d’une idéologie, d’une substance).

Il prend souvent sa source dans l’enfance, lorsque le petit humain a tellement besoin d’une présence vivante de l’autre à ses côtés et d’échanges de paroles vraies qui lui soient adressées personnellement.

Les réalités de l’abandon sont, elles aussi, très diverses. Elles ne concernent pas que la mort d’un proche ou la rupture sentimentale.

Un homme d’une soixantaine d’années vient me parler depuis quelques mois. Il a bien réussi sa vie professionnelle. Il est père de plusieurs enfants qui vont bien. Il habite une maison qu’il aime dans un environnement de nature qui lui correspond. Pourtant, cet homme est très angoissé. Il a peur d’être abandonné. Il me parle de « souffrance aigüe ». Quelques séances plus tard, il me confie : « la rupture violente entre mes parents a créé un abîme sur lequel je n’arrive pas à jeter un pont ». Son père est parti lorsqu’il avait cinq ans. Il ne l’a pas revu pendant plus de quarante ans…

Le film Mères et filles de Julie Lopes-Curval (2009) explore les réalités croisées de l’abandon et de ses conséquences sur trois générations de femmes. Louise (la grand-mère) a disparu lorsque Martine (la mère) avait neuf ans. Martine s’est exclusivement consacrée à son métier. Audrey, la fille de Martine, a fait la même chose que sa mère, en partant à l’autre bout du monde. Elle ne parvient pas à construire une relation amoureuse durable. Enceinte, elle ne se sent pas capable de porter un enfant et de devenir mère. Elle revient en France voir ses parents. Lors d’une dispute entre Martine et Audrey, c’est curieusement la mère, Martine, qui va reprocher à sa fille, Audrey, de l’avoir abandonnée. Martine n’a jamais pu dire à Louise, sa propre mère, ses ressentis d’abandon, elle ne peut que les adresser à sa fille, qui est là face à elle, et qui est simplement partie vivre et travailler à l’étranger…

Comment le dépasser ?

D’abord sentir et exprimer ses émotions ; celles d‘hier autant que celles d’aujourd’hui. Il est nécessaire de reconnaître sans honte les moments où nous nous sentons abandonnés et d’accepter que nous soyons plus fragiles dans ces cas-là. Il s’agit d’un vécu humain et non d’une maladie.
Ensuite, nous pouvons partir à la recherche de tous les abandons réels que nous avons vécus au cours de notre existence, pour se les remémorer et leur donner du sens.

Enfin, comment nous sommes-nous défendus ou protégés face à ces détresses ? Ces défenses ne sont plus nécessaires aujourd’hui. Comment accepter de les quitter, de changer de fonctionnements, de regard sur soi-même, sur les autres et sur la vie ? Comment développer, face aux réalités actuelles, des initiatives créatives pour être plus et exister autrement ?

Au-delà, il est possible de (re)trouver sa créativité : la pratique d’un art, le jardinage, la relation aux animaux ou à la nature, un engagement humain (social, humanitaire, sportif).

Une personne qui a été abandonnée va-t-elle abandonner à son tour ?
Non, une personne abandonnée ne va pas forcément abandonner les autres. Ce n'est pas une fatalité. Déjà parce que certains abandons sont suivis de retrouvailles, ou de trouvailles de nouvelles personnes, et de suffisamment d'échanges de paroles sincères avec un proche sur le drame, pour que la personne puisse s'en relever sans séquelle.

Par ailleurs, le plus souvent, avoir été abandonné fait craindre de l'être de nouveau, et cette crainte devenue angoisse peut provoquer d'autres abandons.

Certes, par manque de mémoire du traumatisme vécu enfant, certains vont reproduire leur propre abandon, en le mettant en scène avec d'autres, pour se le remémorer ou en devenir maître, ou encore tenter de comprendre ce que cela fait (à soi et à l'autre)...

Existe aussi le sentiment d’avoir abandonné…

Saverio Tomasella

 

Caractéristiques de l'ouvrage

Titre : Le sentiment d'abandon
Sous-titre : Se libérer du passé pour exister par soi-même
Éditeur : Eyrolles
Collection : Les chemins de l'inconscient
Parution : février 2010
Édition : 1ère édition
Support : aucun
Nb de pages : 184
Format : 15,5 x 21
Couverture : Broché
Poids : 284 g
Intérieur : Noir et Blanc
ISBN10 : 2-212-54530-4
ISBN13 : 978-2-212-54530-2
EAN13 : 9782212545302

Par Saverio Tomasella, Psychanalyste
Voir la page Psycho-Ressource

Éditions EYROLLES
Voir la page Psycho-ressources

.

Ce texte est la propriété de Saverio Tomasella. Toutes reproductions sans l'autorisation de l'auteur est interdite. 
Conception et mise à jour  Alain Rioux, Psychologue, Tous droits réservés, © Copyright 2010.