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LE STRESS POST-TRAUMATIQUE Par
Ginette Desfossés,
Psychanalyste Clinique, Saint-Hubert, Québec, Canada Le stress post-traumatique Pour la plupart des personnes, ces situations viennent et repartent sans trop laisser de marques. On arrive à gérer de façon adéquate les stress engendrés par la vie de tous les jours. D’autres personnes arriveront plus difficilement à assumer ceux-ci. Quelquefois, une aide professionnelle est nécessaire pour identifier les causes de stress , les moyens d’y remédier et ne plus se laisser envahir par ces situations. Parmi les événements pouvant engendrer un stress exceptionnel ou un traumatisme susceptible de provoquer un trouble de stress post-traumatique (TSPT), mentionnons : les catastrophes naturelles (inondation, tornade, tremblement de terre…), les accidents graves (avion, voiture, explosion, incendie…) et ceux causés délibérément (agression, viol, prise d’otages, témoin d’un événement, guerre…). Un trouble de stress post-traumatique (TSPT) est un trouble réactionnel qui peut apparaître à la suite d'un événement traumatique. Un événement est dit « traumatique » lorsqu'une personne est confrontée à la mort, à la peur de mourir ou lorsque son intégrité physique ou celle d'une autre personne a pu être menacée. Cet événement doit également provoquer une peur intense, un sentiment d'impuissance ou un sentiment d'horreur. Au Canada, environ 830 000 Canadiennes et 370 000 Canadiens souffriraient actuellement de ce problème.
http://www.douglas.qc.ca/info/trouble-stress-post-traumatique
L'intensité et la durée du trouble post-traumatique sont très variables, allant de quelques semaines à plusieurs années. Environ la moitié des personnes qui présentent des symptômes de stress post-traumatique s'en remettent spontanément en l'espace d'un an ou deux. Chez d'autres, le trouble de stress post-traumatique se chronicise. De 30 à 80 % des personnes atteintes d'un trouble de stress post-traumatique présenteront un épisode dépressif majeur. Elle se ressent par une lassitude extrême, une fatigue, un désintérêt pour ce qui vous entoure. Les autres troubles qui peuvent apparaître sont les troubles anxieux, les problèmes de santé (fibromyalgie, douleurs chroniques), les troubles de la sexualité ou encore l'abus des drogues, d'alcool ou de médicaments. Une personne qui a vécu un événement traumatique peut présenter un trouble de stress post-traumatique plusieurs mois, voire plusieurs années plus tard. L'apparition différée des symptômes peut faire suite à un événement déclencheur (anniversaire de l'événement, mise à la retraite, etc.). Il est aussi possible que les symptômes apparaissent plusieurs années après l’événement, soit parce que la personne vit un nouvel événement qui lui rappelle le premier, soit qu’elle est tout simplement plus vulnérable, ou encore parce qu’elle entend parler d'une situation semblable. Ainsi, le TSPT peut demeurer latent, ne pas se manifester durant plusieurs années et apparaître tardivement dans un contexte apparemment sans lien avec le précédent. La vie familiale peut en être affectée et cela peut entraîner des conflits majeurs, les autres membres de la famille ne comprenant pas les comportements ou attitudes de la personne souffrant du TSPT Revenir "comme avant", effacer le traumatisme, est un souhait universel rarement réalisable. S'il est douteux de revenir comme avant, retrouver un nouvel équilibre, et peut-être découvrir une certaine sagesse, est possible. Les antidépresseurs sont considérés comme le traitement de première ligne : ils sont sûrs, efficaces et contribuent à réduire les différents symptômes du TSPT en diminuant l'anxiété et en favorisant le sommeil, permettant parfois l'arrêt des sédatifs. Enfin, plusieurs autres classes de médicaments pourront être utilisées si le patient présente des symptômes sévères. Ces traitements pharmacologiques sont offerts par des équipes spécialisées. Les interventions psychothérapeutiques les plus recommandées pour le TSPT incluent la thérapie comportementale, la thérapie cognitive ou encore la thérapie cognitivo-comportementale. En ce qui concerne l’approche dite EMDR (Eye Movement Desentization and Reprocessing), elle semble efficace, mais à ce jour, les preuves d’efficacité n’ont pas été établies de façon concluante.
Tout individu qui ressent les symptômes pour une période de plus de 6 mois, devrait consulter….et s’assurer un support auprès de son CLSC ou autres ressources locales. Il est important de se souvenir que nous sommes tous susceptibles de souffrir d'un TSPT, qu'il est souhaitable de parler de l'événement et de ne pas en forcer l’oubli. |
Par
Ginette Desfossés |
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