L’humaniste, Albert Jacquard… Décroissance et solidarité.

Le 11 septembre 2013… 
Le généticien et humaniste français Albert Jacquard est mort à l’âge de 87 ans à Paris. Il a été emporté par une forme de leucémie. L’humanité perd un de ses plus ardents militants…

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Albert Jacquard : la nécessaire décroissance…

« La croissance de la consommation est en réalité l’équivalent d’une drogue … Cette croissance, lorsqu’elle à lieu au sein des nations les plus développés, rend plus improbable une diminution des inégalités entre les peuples ; l’écart ne peut que s’aggraver… C’est donc, dès maintenant, non pas seulement une “croissance zéro” comme l’avait proposé le Club de Rome, mais une décroissance de la consommation des plus riches qui est nécessaire. Cette perspective n’a rien de sombre, à condition qu’elle soit accompagnée d’un développement des activités qui ne détruisent pas les richesses de la planète, notamment toutes celles générées par les rencontres entre humains. »
Albert Jacquard (Extrait de son livre : Mon utopie. Éditions stock)

Biographie:
Albert Jacquard, né à Lyon le 23 décembre 1925, est un scientifique et essayiste français. Il est généticien et a été membre du Comité consultatif national d’éthique.

Albert Jacquard consacre l’essentiel de son activité à la diffusion d’un discours humaniste destiné à favoriser l’évolution de la conscience collective.

Il est un des soutiens de l’association Droit au logement. Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence. Il a animé durant 9 ans, de septembre 2001 à juillet 2010, une chronique radiophonique quotidienne sur France Culture.

Il est également connu pour ses engagements citoyens, parmi lesquels la défense du concept de la décroissance soutenable, ou encore le soutien au mouvement du logiciel libre.
Source: Wikipédia – http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Jacquard

Quelques citations d’Albert Jacquard

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L’oisiveté est, dit-on, la mère de tous les vices, mais l’excès de travail est le père de toutes les soumissions.
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Sans imagination il ne pourrait y avoir création.
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L’important n’est pas que mon discours soit vrai, mais qu’il soit sincère.
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Oublions ces examens qui agissent comme des aimants pernicieux en orientant les efforts vers la « réussite ».
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Exprimer une idée est une activité difficile à laquelle il faut s’exercer ; la télé supprime cet exercice ; nous risquons de devenir un peuple de muets, frustrés de leur parole, et qui se défouleront par la violence.
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Manifester son bonheur est un devoir ; être ouvertement heureux donne aux autres la preuve que le bonheur est possible.
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On peut apprendre à un ordinateur à dire : « Je t’aime », mais on ne peut pas lui apprendre à aimer.
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Il faut prendre conscience de l’apport d’autrui, d’autant plus riche que la différence avec soi-même est plus grande.
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Désormais la solidarité la plus nécessaire est celle de l’ensemble des habitants de la Terre.
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Plus nous sentons le besoin d’agir, plus nous devons nous efforcer à la réflexion. Plus nous sommes tentés par le confort de la méditation, plus nous devons nous lancer dans l’action.
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L’objectif de toute éducation devrait être de projeter chacun dans l’aventure d’une vie à découvrir, à orienter, à construire.
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La liberté n’est pas la possibilité de réaliser tous ses caprices ; elle est la possibilité de participer à la définition des contraintes qui s’imposeront à tous.
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Dieu est innocent de la toute-puissance dont on a voulu l’accabler.
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La vie, ce concept mystérieux, est ramenée à la présence d’ADN. Il n’y a plus de frontière entre matière animée et inanimée. Tout n’est qu’une question de degré de complexité.
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Les autres ne sont pas notre enfer parce qu’ils sont les autres ; ils créent notre enfer lorsqu’ils n’acceptent pas d’entrer en relation avec nous.
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Mon objectif, ce n’est pas de construire la société de demain, c’est de montrer qu’elle ne doit pas ressembler à celle d’aujourd’hui.
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Le véritable remède contre le chômage est qu’il n’y ait plus de travail pour personne, mais pour chacun une place dans la société.
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Est fanatique celui qui est sûr de posséder la vérité. Il est définitivement enfermé dans cette certitude ; il ne peut donc plus participer aux échanges ; il perd l’essentiel de sa personne. Il n’est plus qu’un objet prêt à être manipulé.
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La majorité de ces citations sont extraites de:
Petite philosophie à l’usage des non-philosophes
de Albert Jacquard
Editeur : Le Livre de Poche Parution : 6 Janvier 1999

SOMMAIRE:

« Jamais, sans doute, les incertitudes de chacun devant la société et l’avenir personnel ou collectif n’ont été aussi fortes, les systèmes religieux ou idéologiques aussi fragilisés. Généticien de renom, mais aussi homme d’engagement et de culture, Albert Jacquard s’intéresse ici aux principales questions de la vie. D’Autrui à Sagesse, d’Ethique ou Démographie à Hitler ou Origine, il aborde, en conversation avec Huguette Planès, enseignante de philosophie, trente grands sujets éternels ou actuels. S’appuyant sur les travaux des scientifiques ou sur les doctrines philosophiques de référence, il nous donne des clefs, des questions, des réponses, et, qu’on le lise de A à Z ou au gré de sa curiosité, il incite à poursuivre la réflexion librement, par soi-même, à travers d’autres lectures. »


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