Les facettes de l’âme (livre)

Les facettes de l’âme
ou la fusion entre l’esprit et la matière

SOMMAIRE

La créativité de l’âme est le thème omniprésent du livre. Et l’auteur nous présente tour à tour ses différentes facettes indissociables. Tantôt intelligence active et pénétrante, Yang, logos fécondant, tantôt intelligence réceptrice, Yin, sagesse des profondeurs, tantôt encore érotique intense, dévoilée dans les rêves dans des images d’union. La créativité de l’âme, de Psyché, naît dans le mariage de l’amour et de l’esprit dont elle est le symbole.

Aujourd’hui encore la psychologie des profondeurs a gardé ce terme de psyché pour situer les phantasmes et les délires, les folies et les maladies de l’humanité tout comme les plus belles œuvres de conscience dont elle est capable. Hormis le premier chapitre, l’auteur nous présente ici ses textes parmi la trentaine qui a été publiée dans des ouvrages collectifs ou encore dans les Cahiers jungiens de psychanalyse.

L’auteur nous démontre que cette créativité de l’âme intervient dans le domaine de la guérison car on vient en analyse parce que l’on souffre et parce que le contact avec l’inconscient va permettre de déchiffrer ses symptômes et de trouver de nouvelles pistes pour relancer la vitalité. L’art de rêver, l’apprentissage progressif de l’accueil et de l’interprétation des images issues de l’inconscient est bien sûr une part capitale de ce cheminement que l’auteur va illustrer tout au long de ces pages par des récits de rêves et de situations relatées par ses analysants au fil des séances.

L’AUTEUR

Marie-Laure Colonna est philosophe et psychanalyste jungienne.

Elle est l’auteur de nombreux articles, notamment dans Les Cahiers jungiens de psychanalyse, sur le couple, la sexualité, les liens entre les mythes et la clinique d’aujourd’hui. Elle a publié L’aventure du couple aujourd’hui, (Dervy 2007).

Marie-France Colonna est membre de Psycho-Ressources:
https://www.psycho-ressources.com/psychanalyste/paris/marie-laure-colonna.html

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EXTRAIT
Avant-Propos – Le papillon bleu

Je regardais un papillon bleu, couchée dans l’herbe un matin d’été. J’avais vingt-sept ans. Il voletait tout près de moi au-dessus des touffes de trèfle. Je le regardais attentivement ainsi que le jardin et le ciel qui m’entouraient en me demandant : « suis je vraiment présente ? », « suis je vraiment ici, plongée dans la réalité de tout ce qui m’entoure, enveloppée par la lumière de juin ». et malgré mon attention et ma concentration, la réponse était évidente : non, je n’étais pas là, en tout cas pas assez, pas pleinement. Toute une partie de mon être dormait encore, hors d’atteinte, encapsulée dans un endroit sombre et lointain. Ce que je percevais était affadi, aplati, décalé, biaisé. Je n’étais pas vraiment en contact avec ce petit papillon bleu presque transparent qui butinait doucement les fleurs nervurées du trèfle. Nous étions séparés, séparés par une sorte de brune opacité qui emprisonnait mes sens et ma conscience. J’avais vingt-sept ans et ce jour-là dans l’herbe et je décidai de commencer une analyse jungienne.

Je venais de perdre l’un de mes deux frères cadets après quelques mois d’un cancer foudroyant et malgré des années universitaires de philosophie et quelques essais de pratique de la méditation zen, je constatais tous les jours que je ne savais pas comment traverser ce deuil qui réactivait ceux, nombreux, de mon enfance.

Dans ma famille maternelle, celle qui m’élevait principalement entre Le Caire, Paris et la maison de l’Eure, depuis la mort de ma mère lors de mes deux ans, on ne parlait pas des épreuves du destin. On se courbait devant ce qu’on ne comprenait pas et on priait, pris dans un catholicisme traditionnel, austère et fortement culpabilisant que je rejetais. Car, je voyais bien que des scénarios tragiques s’enchaînaient là sur des générations et se reproduisaient en boucle, avec tant de vies fauchées si jeunes dans cette famille plutôt privilégiée par ailleurs. Exil brutal de l’Égypte où mon grand-père maternel avait passé quarante ans de carrière et représenté de Gaulle et la France libre, maladies subites, mort en couches, accident de cheval mortel, cancers qui serpentaient, la vie s’amenuisait minée par des secrets anciens que je mis longtemps à découvrir et à exorciser. Minée aussi par une tension excessive vers une spiritualité d’altitude qui ne laissait guère de place à la sensualité et à la joie de vivre. Pourtant, mes études de philo m’avaient très tôt persuadée de la possibilité de trouver un chemin qui saurait prendre les hauts et les bas de la vie comme guides vers une conscience plus entière et plus éveillée. À la faculté de Nanterre après mai soixante-huit, on voulait soit changer le monde par la révolution, soit partir en stop au bout du monde en quête de lendemains qui chantent et d’ashrams en bord de plage, ou chercher la révolution intérieure, voire les trois à la fois. Je pensais, moi, que toute philosophie, grecque, romaine ou chinoise, devait être une pratique de sagesse qui enseignait à vivre équilibré et heureux ; heureux dans la mesure où cet équilibre est celui du navire qui épouse la vague, ce qui n’exclut ni la souffrance, ni l’épreuve des tempêtes. Je quittai donc la Sorbonne après mon troisième cycle en déclarant à mes chers maîtres que je ne voulais pas comme eux enseigner des théories coupées de la vie et réussir en grimpant des échelons qui rendaient de plus en plus avide, amer et poussiéreux.

Lisez-la suite:
https://www.psycho-ressources.com/extrait-papillon-bleu.pdf

DÉTAILS
Auteur: Colonna, Marie-Laure
Titre exact :  Facettes de l’âme,les
Catégorie :  Non-classés
Date de parution :  18 août 2014
Éditeur :  Dauphin
ISBN :  9782716315241
Collection (ou série) :  Sciences humain


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