Autopsie d’une peine d’amour

SOMMAIRE:

Comment fait-on pour cesser d’aimer? Après une rupture amoureuse, est-il possible de reprendre le cours de sa vie sans tomber dans la dépression? Pourquoi sabotons-nous notre bonheur par simple peur d’être rejeté? Voilà les questions qui ont amené Julie Rose Vézina à écrire son premier livre, Autopsie d’une peine d’amour, publié récemment aux éditions GML.

C’est une rupture difficile qui a inspiré la Carougeoise. «Mon livre a été écrit il y a environ sept ans, suite à une peine d’amour déchirante. Il a été écrit d’un seul jet, comme une thérapie, en quelques semaines seulement. Au départ, je l’ai écrit pour moi-même, pour vider mes émotions sur le papier», commence l’auteure.

Julie Rose Vézina n’avait pas l’intention de publier ce qui était un peu comme un journal intime. «Mais quelques années plus tard, j’ai décidé de l’envoyer à quatre ou cinq maisons d’édition desquelles j’ai reçu deux réponses positives», explique-t-elle.

Même si la publication de son premier livre est encore récente, l’auteure en a déjà beaucoup entendu parler. «Depuis la publication, plusieurs lecteurs qui vivent une peine d’amour me confient avoir vécu la même chose que moi, mais n’ont jamais été capables de mettre leurs émotions en mots. Lire mon livre leur a permis de se sentir plus normaux dans leur peine et dans les étapes qui ont suivi la rupture. La peine d’amour touche presque tout le monde un jour ou l’autre. C’est donc un sujet universel et inépuisable», assure-t-elle.

Celle qui cumule les chapeaux de rédactrice-journaliste pigiste, de rédactrice en chef et de gestionnaire de réseaux sociaux a actuellement deux autres livres en chantier. Signe que le soleil est revenu dans la cour de Julie Rose Vézina, ils n’ont rien à voir avec les chagrins d’amour. L’un est un roman historique et l’autre un roman ayant pour thème la jalousie maladive dans le couple. Tous deux pourraient paraître en 2015.

Autopsie d’une peine d’amour est disponible via l’auteure au juvez01@hotmail.com

L’AUTEUR – Julie Rose Vézina

L’auteure est une artiste qui partage sa vie entre l’écriture et le chant. Après avoir été chanteuse et meneuse de revue, elle a occupé au cours des treize dernières années des postes de rédactrice en chef de magazines féminins et écrit pour différents magazines québécois. Ses expériences amoureuses alliées à son travail de recherche sur les relations amoureuses, la sexualité et le couple donnent lieu à bien des réflexions personnelles sur le sujet.

DÉTAILS DE L’OUVRAGE
212 pages
ISBN : 978-924373-00-2
Prix: 19.95$
Via l’auteure au juvez01@hotmail.com

LISEZ UN EXTRAIT…

(…) Il m’a quittée… ça fait un an aujourd’hui. Bon, à dire vrai, je ne sais pas si ça fait un an aujourd’hui, mais ça fait un an à cette période-ci de l’année, ça c’est certain. C’est arrivé un jour comme aujourd’hui, un jour gris, vers la fin du mois d’août. J’étais tellement certaine qu’il ne me quittait pas réellement que je n’ai pas fait attention au jour précis. Il faut dire que j’en avais beaucoup sur les bras à cette période de ma vie. Son départ ne faisait que s’ajouter sur le tas de merde qui me tombait dessus en même temps et qui passait en priorité : me trouver un toit, une job stable, m’acheter une nouvelle voiture au plus vite puisque ma vieille ne roulait plus, sans compter la négociation ardue pour la garde de ma fille suite à mon autre séparation, ma grosse comme je l’appelle, 8 mois plus tôt. Tous ces problèmes de survie qui me tracassaient ont sûrement dû automatiquement donner moins d’importance à l’évènement. Du moins, c’est ce que j’en conclus maintenant puisque, au moment où c’est arrivé, j’étais devenue comme engourdie par les trop grands stress que je vivais, alors je ne ressentais plus grand-chose pour rien à part pour ma fille.

Il m’a quittée comme ça, au téléphone, sans détours et sans ménagement. Il faut dire que je lui ai quasiment mis les mots dans la bouche.
« Qu’est-ce que fais là ? Tu me quittes ? »
C’est comme ça un homme, ça a besoin qu’on l’aide à avoir assez de couilles pour faire face à la musique, sinon ça s’écrase, en attendant qu’on fasse le sale boulot à sa place !
« Je ne suis plus aussi certain qu’avant de pouvoir t’aimer encore longtemps », m’a-t-il tout simplement répondu. Il était calme, il économisait ses mots. Ça m’a fait l’effet d’un coup de poing en pleine gueule.
« J’aurais plein de choses à te dire mais, quand j’essaie de le faire, ça ne sort pas comme je le voudrais, alors j’aimerais mieux qu’on s’en reparle une autre fois. Est-ce que je peux te rappeler dans quelques temps ? »
« Pour me dire quoi ? » ai-je répondu, une entaille dans le cœur, mais pourtant complètement froide dans le ton. « Je pense que ce que tu viens de me dire dit tout. »
Bien entendu que cette phrase disait tout quand, quelques jours à peine plus tôt, j’étais encore la femme de sa vie, la future mère de ses enfants, celle qu’il avait attendue depuis toujours à l’en croire. Même ma fille à moi, il se l’appropriait déjà.
« La petite Gabrielle à la garderie m’a demandé aujourd’hui : « Es-tu le papa d’Arielle ? » Et moi j’ai répondu : « Non, je suis son beau-père », mais j’aurais dû dire « oui je suis son papa » dans le fond », m’avait-il raconté en installant ma fille dans la voiture le mardi précédent. Le mardi précédent ! On s’entend que c’est quand même plutôt près dans le temps pour tomber dans le « Je ne t’aime plus. » Comment pouvait-il vouloir être le père de ma fille sans être d’abord mon amour à moi ? Même qu’il disait souvent : « Nous avons déjà une fille, ce serait bien d’avoir un garçon la prochaine fois. »

Et moi, eh bien, je les ai cru ses belles promesses et ses déclarations d’amour qui sortaient toutes seules sans que je les quémande ! Non seulement je l’ai cru, mais je l’ai aimé. Je ne voudrais pas me mettre à insister sur ce point tout de suite mais : je veux dire vraiment aimé. Comme on peut aimer son enfant, sans se poser de questions parce que ça vient naturellement, ça va se soi. Même que j’ose à peine vous dire combien de temps a duré cette idylle parce que ma peine d’amour dure depuis bien trop longtemps en comparaison… c’est devenu pratiquement honteux mon affaire. Mais, comme dirait mon amie Mimi :
« Pourquoi se fait-il que c’est toujours celui qui aime encore qui est pathétique aux yeux de tous après une rupture ? »
Comme si c’était celui qui cessait d’aimer en premier qui gagnait la partie, alors que l’autre, perdant, inspirait aussitôt la pitié et rien d’autre. Je n’avais aucune intention de prendre le second rôle dans cette histoire, alors je ne me suis pas accrochée. Je me suis mise en état second de femme qui en a vu d’autres, qui n’en est pas à sa première rupture. J’étais comme gelée en dedans, anesthésiée. Je n’ai même pas versé une larme. Pas une seule depuis un an. Comme je le disais, il y avait trop de choses d’une importance capitale qui se jouaient au présent dans ma vie outre son départ, alors je me devais à moi-même, et surtout à ma fille, de ne pas m’écrouler.
Et une seule larme aurait fort probablement provoqué instantanément un torrent impossible à arrêter. Non je ne pouvais pas pleurer, et j’en étais tellement consciente que même mes yeux le savaient et sont restés secs.

Tout le monde me trouvait bien bonne d’ailleurs de continuer comme ça, la tête baissée pour mieux foncer. Je me suis fait un plan de match précis : ne gérer qu’une seule chose à la fois sans penser à la somme de toutes les choses que je devais régler en urgence. Parce que si j’avais relevé les yeux pour voir le chemin à parcourir devant moi, la montagne à surmonter toute seule, là je me serais écroulée c’est certain et je ne pouvais pas me permettre ça. Arielle avait besoin d’une maman forte sur laquelle compter, et c’est ce que je souhaitais être pour elle. J’avais tenu bon dans les deux dernières années, je devais sûrement arriver proche de la fin de mon calvaire, de mon karma. Ce n’était surtout pas le moment de lâcher.
Pourtant, malgré les apparences, en dedans, ça brassait royalement. Et le coin de la pièce, celui plus sombre et sans lumière directe, m’appelait fortement chaque fois que je le lorgnais du coin de l’œil. Il semblait me dire : viens te cacher ici, à l’abri, moi je vais te protéger…

Autopsie d’une peine d’amour est disponible via l’auteure au juvez01@hotmail.com


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