Le Métier d’Aider
Michel Dorais
VLB Éditeur
SOMMAIRE
Accompagner les autres dans la recherche de solutions aux problèmes qu’ils éprouvent est à la fois un art et une science.
Comment s’y préparer ? Quelles sont les aptitudes et les connaissances requises pour aider les gens à faire face aux difficultés personnelles, relationnelles ou sociales auxquelles ils sont confrontés?
Favorisant la résilience, la capacité d’agir et la mobilisation des forces des individus et de leur milieu, Le métier d’aider expose des principes clés. En s’appuyant sur des savoirs, des savoir-être et des savoir-faire éprouvés en sciences humaines et sociales, mais aussi sur de saisissants cas vécus, Michel Dorais cherche à comprendre ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas, et pourquoi.
Critique et pragmatique, cet ouvrage intéressera toute personne avide de connaître les ficelles et les subtilités du métier d’aider, quel que soit son degré d’expérience, sa formation ou sa profession.
EXTRAIT
« J’ai voulu mettre l’accent dans ce livre sur des attitudes et des connaissances qui permettent d’agir autrement ou plus efficacement pour régler des problèmes persistants. Se préoccuper du bien-être des gens et au moins s’assurer de ne pas leur nuire est une première mesure, incontournable. Savoir écouter ce qu’ils ont à dire et, pour ce faire, poser les bonnes questions constitue assurément une bonne entrée en matière. Apprendre à dissocier le symptôme, qui est la partie visible du problème, de sa partie cachée, la plus importante, comme dans le cas des icebergs, permet de travailler avec plus d’efficacité. Dissocier la personne de son problème empêche de l’étiqueter en raison de ce problème, ce qui encourage sa résilience. Comprendre que la plupart des conduites humaines visent à satisfaire des besoins renforce cette distanciation nécessaire entre la personne et les comportements à changer.
L’art de recadrer les problèmes demeure sans doute la compétence la plus utile en relation d’aide?: en représentant autrement un problème en apparence insoluble, on ouvre la porte à des solutions imaginatives. Mettre l’accent sur les forces de la personne aidée contribue beaucoup à sa reprise en main. Tout comme le font ses anticipations positives, qu’il faut savoir stimuler. Personne n’aime changer, on le constate assez rapidement?; au lieu de voir cela comme une résistance déplacée, on doit envisager la chose comme faisant partie intégrante de toute relation d’aide. Et puisque le changement est parfois ardu à obtenir, aussi bien apprendre à le reconnaître et à l’évaluer. On saura ainsi quand, les objectifs poursuivis étant obtenus, notre aide ne sera plus requise.
Tout en étant tourné vers l’action, tout thérapeute, tout intervenant social, tout aidant doit comprendre que la solution du problème réside ultimement dans les décisions prises par les personnes concernées. Nous avons parfois des pistes à suggérer, mais pas à imposer, d’autant que beaucoup de solutions dépendent des valeurs, des choix et des circonstances de vie des personnes qui consultent. Nous sommes là pour accompagner les gens dans leur cheminement?; ils ne changent vraiment que lorsqu’ils y croient. C’est pourquoi un bon réseau de soutien, qui encourage le changement, fera souvent la différence entre le statu quo et un avenir meilleur.
Que votre principal outil de travail soit vous-même impose une exigence élevée. Avant de travailler sur le sort des autres, il faut savoir travailler sur soi. C’est un prérequis si on veut notamment composer avec la menace et la séduction, ces intrus malveillants, d’où qu’ils proviennent. Un souci de cohérence dans nos actions doit aussi traduire notre engagement envers les autres?; il ne s’agit pas d’être des modèles à suivre, mais de faire en sorte que nos actes ne soient pas en contradiction avec nos paroles. La volonté d’aider nous pousse parfois à être, en apparence, déraisonnables, dans la mesure où elle nous amène à sortir des sentiers battus?: pourquoi pas, si les résultats sont au rendez-vous?? Avoir une perspective pro-clientèle encourage aussi la défense des intérêts et des droits des personnes, fût-ce à l’encontre d’institutions qui les briment, consciemment ou non (y compris celles qui nous emploient).
Les liens entre la théorie et la pratique constituent le point faible de nombreux intervenants et thérapeutes de toutes les écoles de pensée. Concevoir la théorie et la pratique comme les faces d’une même médaille aide à surmonter cet écueil. Dans la mesure où ils tentent de comprendre un problème à régler ou une situation à débloquer, ceux et celles qui font le métier d’aider sont, qu’ils le veuillent ou non, des scientifiques en action. Reconnaître l’utilité des savoirs développés à travers l’expérience et, plus encore, être en mesure de les soumettre à l’épreuve des faits afin de les raffiner, voilà qui constitue un pas important dans le développement de son expertise. Enfin, tout esprit critique et scientifique sait bien qu’anticiper n’est pas forcément prédire. Un tel ensemble de circonstances influencent le devenir d’un problème qu’il serait bien téméraire de nous transformer en Nostradamus. »
Michel Dorais est professeur titulaire à l’École de service social de l’Université Laval, à Québec. Auteur de nom- breux ouvrages, il enseigne l’intervention psycho-sociale depuis plus de trente-cinq ans.
DÉTAILS
Le Métier d’Aider
Auteur: Michel Dorais
VLB Éditeur
Prix: 24,95 $
240 pages
ISBN : 978-2-89005-829-3
COMMANDER
– http://www.edvlb.com/metier-aider/michel-dorais/livre/9782890058293
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