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Étapes dans l'évolution de la psychothérapie* Étapes dans l'évolution de la psychothérapie La psychothérapie, c'est-à-dire l'utilisation d'une technique psychologique dont le but, à l'origine unique, soit éradiquer des symptômes, a fait ses débuts avec l'hypnose [1]. Une quatrième étape est en voie de structuration car, d'une part, phénomènes sociétaux d'ampleur mondiale, à l'opposé l'un de l'autre sur le spectrum des conduites humaines, la recherche de la sérénité d'un côté et de l'autre, la gestion du stress sous toutes ses formes du stress au travail à celui éprouvé par les victimes d'agressions, d'attentats et de catastrophes naturelles, requiert un réajustement des techniques psychothérapeutiques alors que, d'autre part, les avancées extraordinaires en neuro-bio-psychologie vont, fort probablement, nous permettre d'inventer de nouvelles formes de psychothérapies. Première étape Jusqu'à la seconde guerre mondiale, il n'y a que deux grandes théories psychologiques qui s'affrontent, l'une élaborée à partir de l'observation de cas cliniques et inventée par un médecin, Freud, la psychologie de type analytique ou psychologie des profondeurs et l'autre basée sur l'expérimentation animale et humaine, le behaviorisme, inventé par un psychologue, Watson, la part belle revenant, dans la pratique, à l'analyse quand comparée à la thérapie behaviorale, les disciples de ces deux options théorico-pratiques s'ignorant superbement excepté quand il s'agissait de stigmatiser l'autre, brandir les lacunes de l'«adversaire» tant dans l'élaboration théorique que dans les résultats obtenus dans la pratique. Une deuxième étape apparut après la seconde guerre mondiale.
1) les relations de la personne avec ses milieux de vie, autant de systèmes en interaction entre elle-même et ce qui l'entoure, ces systèmes influençant sa façon d'être, penser, agir, exprimer ses souffrances, son mal-être selon le principe de rétroaction [2] alors que les façons dont elle communique verbalement et non-verbalement avec ces différents systèmes sont passées au crible de modèles théorico-pratiques idoines [3]; 2) le rôle déterminant des systèmes de récompenses et de punitions selon des séquençages préférentiels dans la détermination des conduites et leur modelage [4] et, dérivant du behaviorisme, 3) les fausses perceptions et les raisonnements fallacieux sont de même identifiés, étudiés comme autant de paramètres influençant tout en les conditionnant les façons de réagir puis d'agir de la personne vis-à-vis du monde alentour [5]. On fit alors d'une pierre, deux coups : à la fois, les psychologues et autres chercheurs étendaient ainsi le champ d'investigation de l'être humain; mais, en même temps, on ne se cantonnait plus uniquement dans la psychologie pathologique; on s'intéressa aussi et de plus en plus à celle de la personne dite normale aux prises avec elle-même et, ou avec le monde alentour. Troisième étape. En conséquence de l'exploration de ces nouveaux champs d'intérêt par des professionnels venant de disciplines différentes telles que la communication, la médecine et la psychologie et tous passionnés par l'être humain pour l' expliquer, donc le comprendre d'une part, dans sa normalité et, ou son anormalité et, d'autre part, non plus uniquement en situation d'isolement mais en interaction avec ses milieux de vie, tout ceci encore et toujours dans le but de lui venir en aide quand il souffre ou qu'il désire améliorer son état, de multiples techniques ont vu le jour, leur nombre ne cessant de croître depuis une trentaine d'années suite aux prises de conscience sociétales des années 1960-70 [6]. A l'heure actuelle, le vaste champ des techniques psychothérapeutiques n'est plus restreint à l'utilisation de pratiques faisant intervenir uniquement la psyché dans son état de déséquilibre; il s'étend à celui de pratiques s'appuyant de façon concomitante: 1) sur la psyché tant dans son état normal que déséquilibré et sur le soma tant dans son état normal que souffrant, les deux, psyché et soma, étant en perpétuelles interactions ( il est inutile de rappeler ici qu'on ne peut scinder le cerveau du reste du corps, le cerveau étant l'une des parties de ce corps) 2) tout en tenant compte des relations entre la personne et ses milieux de vie selon le principe de rétroaction [ 2 et 3] 3) alors que, phénomène d'évolution dans les mentalités oblige, on ne s'intéresse plus uniquement à guérir des symptômes mais aussi et concomitamment, à atteindre un parfait bien-être et la sérénité [7]. Quatrième étape. A ce phénomène sociétal majeur concernant l'intérêt que l'on porte à soi-même dans le dépassement de la souffrance et du mal-être pour accéder à l'état de félicité, est apparu un autre phénomène qui va certainement faire évoluer encore plus rapidement la psychologie comme discipline scientifique et donc, fort probablement, notre pratique en psychothérapie: c'est l'extrême avancée dans les techniques d'imagerie fonctionnelle [8]. Le développement des connaissances en neuro-psycho-physiologie qui deviennent une des sources d'explication scientifique de nos pensées et de nos attitudes par des mécanismes physiologiques d'origine bio-chimique donne naissance à une nouvelle approche de l'être humain: ce qui va donner lieu à de nouvelles formes de thérapies. Le modèle clinique en psychologie [10], modèle vieux de plus d'un siècle, basé à la fois sur l'observation de la personne d'abord dans son état pathologique puis dans ses deux états, normal et pathologique, sur la réflexion et sur l'expérimentation, reste un modèle plus vivant que jamais depuis la reconnaissance à leur juste valeur des thérapies cognitivo-behaviorales et maintenant grâce aux extraordinaires avancées dans l'exploration du cerveau dans son état physiologique normal ou atteint, sans oublier bien entendu, la très utile quand on veut se bien connaître sinon indispensable quoique diversement appréciée analyse en profondeur. Par contre ce modèle a évolué au fil des ans dans sa conception et ses applications puisque l'on s'intéresse autant à la personne psychologiquement perturbée qu'à la personne dite normale. En étendant son champ d'investigation et de pratique du pathologique au normal, la psychothérapie est sortie de sa sphère essentiellement médicinale mais restreinte des temps passés [11]. En parallèle à ce modèle clinico-psychologique et l'accompagnant, depuis une cinquantaine d'années, un modèle philosophico-psychologique, d'essence humaniste-existentielle, lui-aussi basé sur la réflexion et sur l'observation de la personne dans ses interactions avec le monde extérieur et ses systèmes, a été développé [12], ce dernier modèle ayant donné lieu à de nouvelles techniques [2 et 3]. NOTES: Dominique
Brunet,Ph.D. Docteur en psychologie |
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