4e colloque international des superviseurs de coachs

Bonjour,

Mon mot de ce jour concerne le quatrième colloque international des superviseurs de coachs qui s’est tenu à Ashridge le 27 juin 2014.

Le retours sur mes précédents mails d’information recommandent une information moins détaillée et plus centrée sur l’essentiel. Ce sera donc l’essentiel qui est tout d’abord : ce fut de loin le meilleur cru depuis le premier colloque en 2011 et nous en sommes ressortis comblés.

Le lieu tout d’abord. Ashridge est une sorte de vaste château de style « harrypotterien » au milieu d’un parc immense (chevreuils, renards, bécasses). Cela crée une ambiance à laquelle tous les participants ont été sensibles et qui a joué sur la profondeur des échanges.

Les participants, 150 présents au total,  venaient de 15 pays dont certains lointains (Singapour, Indonésie, Hong Kong, Afrique du Sud, UAE, USA). Par rapport aux années précédentes, beaucoup moins d’universitaires (17) et apparition de représentants de sociétés telles que KPMG, Ernst & Young, Deloitte ainsi que des « high flying supervisors ».

Les associations de coachs (EMCC, AC, ICF) étaient présentes mais peu visibles tandis que les associations de superviseurs (AOCS, APECS, ANSE) se montraient beaucoup plus actives que par le passé. Nous n’étions que deux Français (moi-même et Florence Lamy) et deux autres francophones.

C’est au niveau du contenu que le changement a été le plus significatif : beaucoup moins de « comment ? » et beaucoup plus de « pourquoi ? » et de « pour quoi ? ». Trois grands questionnements ont marqué la journée :

– En quoi la bascule du modernisme vers le postmodernisme dans le coaching va impacter la supervision des coachs ? Le keynote de Tatiana Bachkirova sur ce thème en début de journée a structuré toutes les discussions.

– Quelles sont et comment vont se développer les différences entre continents et entre pays ?

– Va-t-on vers une forme de néoféodalisme dans le monde du coaching et de la supervision, comment l’éviter ?

En trois mots, le modernisme serait animé par une science indépendante des valeurs tandis que le postmodernisme prendrait en compte la complexité du contexte dans une vue multi perspectives, constructiviste et interprétative.

Certains coachs savent ou ont le talent de faire la part du modernisme et du postmodernisme selon les besoins de leurs clients. D’autres restent dans une position moderniste et d’autres encore font l’option d’un postmodernisme débridé.

Le superviseur se doit de tenir compte d’une évolution du coaching vers plus de postmodernisme c’est-à-dire savoir superviser les uns et les autres, ce qui demande parfois un changement de casquette qui n’est pas toujours évident.

Ceci a évidemment un impact sur la façon de former les superviseurs (processus) ainsi que, dans une moindre mesure, sur le contenu. Ainsi par exemple la notion de processus parallèle passe mal dans certains pays. Vaste sujet de réflexion qui a donné lieu à quelques échanges intéressants entre les organismes formateurs.

C’est d’ailleurs au travers des lunettes des formateurs de superviseurs que les différences géographiques ont été explorées, faute de recherches indépendantes sur le sujet : Les USA qui « découvrent » la supervision et montrent de grandes résistances (18 superviseurs formés à ce jour…). L’Asie où la supervision est focalisée sur le « bien faire ». La France où l’identité occupe une grande place. L’Australie, l’Afrique, l’Amérique du Sud ont chacune leurs caractéristiques… Dans chaque pays la posture est étroitement liée à la culture.

Là encore se pose la question de la formation en termes de processus mais aussi de contenu. A noter qu’en formant des superviseurs Italiens et Marocains nous avions déjà noté tout cela.

La question du néoféodalisme (présentation de Bob Garvey) est centrée sur celle d’un pouvoir détenu par peu de personnes, en particulier celui de décider comment la profession se structure.

Pour l’instant, ce sont surtout des groupes de travail spécialisés au sein des associations de coachs ou de superviseurs qui ont l’initiative, un peu sous la pression des clients, pas du tout à la demande des coachs eux-mêmes et bientôt beaucoup sous la pression des Pouvoirs Publics (UE en particulier). Ces groupes ne représente que quelques dizaines de personnes dans le monde et qui en outre se connaissent, fort peu en vérité. Autre vaste sujet de réflexion qui a donné lieu à de passionnantes discussions.

Bien, voilà les nouvelles. Les contenus des présentation seront disponibles sur le site de la conférence d’ici quelques jours.

Bonne journée à tous.

Michel Moral, Psychologue & Formateurs de superviseurs de coachs
https://www.psycho-ressources.com/psychologue/paris/michel-moral.html


Ce contenu a été publié dans Actualités de la Psychologie, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.