Quelles approches en psychothérapie pour dépasser le psychotraumatisme ?
11 et 12 octobre 2013 – Espace Reuilly – Paris
L’Homme est-il un Être traumatisé en quête de sens ? Les praticiens de la Psychothérapie ont-ils tous une vision commune du traumatisme psychique ? Comment peut-on dépasser un traumatisme et trouver ou retrouver le sens de sa vie ? Autant de questions auxquelles ce colloque sera confronté et tentera d’apporter des réponses.
En médecine, le traumatisme est défini comme un excès d’excitation qui peut aller jusqu’à une lésion contre laquelle l’organisme ne peut se défendre. Dans le psychotraumatisme, le sujet rencontre un réel auquel il ne peut donner sens, qu’il soit d’ordre sensorimoteur ou symbolique. La notion de névrose traumatique est apparue au 19e siècle avec les accidents de chemin de fer, puis les définitions du traumatisme psychique ont fait débat dans l’histoire du courant psychanalytique, jusqu’à aujourd’hui. En 1980, a été inscrit dans le répertoire américain des maladies psychiques (DSM), le syndrome de stress post-traumatique ; puis, en 1992, ce syndrome a été intégré dans la classification mondiale des maladies de l’OMS. Ainsi, la reconnaissance officielle des symptômes dus à des traumatismes psychiques et leurs traitements par des méthodes adéquates, sont les fruits de plus d’un siècle de recherches. Celles-ci ne cessent de s’affiner à la lumière des pratiques cliniques et des progrès des neurosciences, mais aussi des diverses réflexions anthropologiques modernes concernant la notion de nature humaine.
Les recherches récentes sur les réponses de l’être humain à un vécu traumatique soudain et incontrôlable, s’accordent sur un certain nombre de facteurs qui influencent cette réponse :
– les facteurs biologiques
– la période de développement au moment du drame
– la gravité de l’évènement ponctuel ou la répétition de plusieurs évènements dommageables
– le contexte social ou familial
– l’histoire des évènements de la vie.
Si assumer la condition humaine c’est regarder en face et avec lucidité le réel, comment donner un sens à ce réel quand les mots nous manquent pour le comprendre et le qualifier ? Or, si les mots peuvent avoir une portée symbolique forte capable de réorienter une vie et de lui faire reprendre mouvement, sens et donc motivation, il existe en outre des situations où c’est au niveau du système nerveux central que la perturbation est profondément inscrite. Cette inscription ne pourra être libérée par des mots puisque le niveau du néo-cortex n’y a pas accès, que ce soit à la suite d’un trauma de la vie adulte, ou que ce soit au niveau des carences ou maltraitances de l’enfance. Il faudra donc traiter le blocage sensorimoteur avant que le patient ne puisse retrouver sa capacité de penser le ou les évènements traumatiques et puisse ainsi peut-être donner un nouveau sens à sa vie. Ainsi, pour faire un sens il faut d’abord être sorti de l’inhibition créée par l’affect. Et le grand problème auquel sont confrontés les praticiens de la psychothérapie, est celui de trouver la méthode adéquate pour faire sortir le patient de l’état de « figement » dans lequel il est placé. Dans tout accompagnement, il est important que le thérapeute comprenne dans quel état « traumatique » se trouve son patient s’il ne veut pas le traumatiser à nouveau en utilisant, en toute bonne conscience, une méthode inappropriée.
Par ailleurs, il semble que dans nos sociétés occidentales devenues matérialistes, le sens de la vie fasse de moins en moins l’objet d’un questionnement ancré dans la culture ou la religion. Chacun est renvoyé à titre personnel et sans appui culturel ou spirituel aux questions fondamentales que soulève la polysémie du mot sens : D’où je viens ? Où je vais ? Qu’est ce que je ressens et qu’est-ce que cela signifie ? Le non-sens devient source d’angoisse et peut devenir traumatique. Le thérapeute aura ainsi à affronter un questionnement de type philosophique, voire spirituel et qui taraude tout être humain, même s’il n’en a pas toujours conscience.
Dans ce colloque, nous nous attacherons, d’une part à introduire les grandes problématiques du psychotrauma à travers l’histoire des concepts et les recherches neuroscientifiques, et d’autre part à présenter des méthodes qui s’intéressent tant au déblocage du « figement traumatique » qu’à la quête fondamentale de sens de l’être humain.
rédigé par Michelle Vinot
30e colloque organisé par la FF2P
Fédération Française de Psychothérapie et Psychanalyse (FF2P)
6 avenue du Maine – 75015 PARIS
Site du colloque:
– http://www.colloques-ff2p.com/colloque2013/accueilcolloque2013.html
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