Ghylaine Manet
SOMMAIRE
Hélène et Boris vivent intensément le bonheur d’être aimés et d’aimer. Au beau milieu de leur conte de fées, un événement vient rompre l’enchantement. Peu à peu la spirale de la rupture se déroule. Hélène porte alors le récit du paradis perdu. Après cette fracture au beau milieu de sa vie, peut-elle vivre un nouvel amour ?
EXTRAIT
» Matin de Pâques, soleil ruisselant sur l’étang. Les magnolias précoces offrent leurs oeufs sur l’azur tout neuf de ce matin-là. Ils ont tenu vaillamment contre les grêles et les giboulées de mars ; certains comme ourlés de sang, glané dans quelles greffes mystérieuses par des jardiniers inventifs ?
Saison encore fraîche, mais espérance des beaux jours, des soirées alanguies dans le jardin de juin, des fruits juteux cueillis dans un baiser matinal, dans un déjeuner tendre… Tous ces moments encore en puissance palpitent déjà dans la frange du regard d’Hélène, captivée par cet instant.
Ils auront eu quelques beaux étés, et quelques matins de Pâques. Ils auront joué comme des gosses à dénicher les oeufs en chocolat, à se donner des gages, tu brûles, tu brûles, oui d’amour, ce n’est plus de ce temps, mais si.
Boris s’attachait à retrouver l’enfance qu’on avait volée à Hélène, elle prenait goût à l’étrangeté du jeu, elle cultivait les caprices comme d’autres les orchidées fragiles.
– que veux-tu aujourd’hui ? C’est pâques. Il la prit sur ces genoux. Il jouait sur sa peau, ses mains expertes couraient contre sa jambe, enserraient sa cheville. Elle lui murmura dans l’oreille.
– partir à la mer.
– impossible, je suis de garde jusqu’à ce soir.
– quelle heure ?
– vingt heures ! Le silence se fit.
– je sais à quoi tu penses. Tu veux qu’on parte après ? Elle minaudait dans son cou.
– d’accord, mais que tout soit prêt, tu préviens les gardiens, tu veilles aux courses, tu fais les valises. Départ : vingt heures ; contacte le remplaçant, nous rentrerons mardi.
– sûr, sûr !
– sauf urgence, bien sûr, tu connais la chanson. Il se leva, l’emporta dans ses bras, le jardin tourbillonna, chavira, elle se retrouva vacillante sur la terre ferme.
– allez, vite, mes clefs, ma trousse, mon agenda.
La voiture dans un crissement de pneus sortit du garage, il avait déjà filé. «
L’AUTEUR
Ghylaine Manet était professeur de philosophie et de lettres modernes jusqu’en 2002 à Paris, en région parisienne et à Nouméa, et depuis 1991, elle est psychanalyste et psycho-praticienne FF2P. en Nouvelle Calédonie où elle réside et consulte encore à Nouméa.
DÉTAILS
Editeur : Société des poètes français, Vital Heurtebise,
16 rue Monsieur le Prince, Paris 75006
Prix : 20 €
Site Web: https://ghylainemanet.com
Ghylaine Manet est membre de Psycho-Ressources
– https://www.psycho-ressources.com/psychanalyste/paris/ghylaine-manet.html
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