« Le terme Gestalt vient d’un verbe allemand gestalten, difficilement traduisible en français, qui donne l’idée de « mettre en forme, donner une structure ». Une forme émerge d’un fond indifférencié, celui de nos émotions ou de nos besoins par exemple ; cette forme vient au premier plan, comme un acteur de théâtre qui se placerait sur le devant de la scène ; elle devient la figure principale. Figure et fond ne peuvent exister l’un sans l’autre, dans un processus temporel, comme une sorte de danse. La Gestalt nous invite à prendre conscience de cette danse : l’idée est de mettre en lumière la fluidité du mouvement, le processus de transformation des besoins ou, au contraire, les ruptures de contact, les rigidités, les besoins inassouvis, ce que nous appelons les « impasses de contact » en particulier lorsqu’elles sont répétitives…
Beaucoup de psychothérapies tentent d’expliquer notre psychisme en termes d’entités, de grilles d’observation, d’états différents de la personnalité. On cherche à photographier les différentes strates du psychisme comme le ferait un géologue. La Gestalt nous a fait passer de l’ère de la photographie à celle du cinéma. Elle s’intéresse au « processus », à l’ajustement permanent entre l’organisme et l’environnement. Cet ajustement est par définition en perpétuel changement. Il n’est pas possible de fixer ce contact, comme une photo pourrait fixer une expression, un regard. Les gestaltistes parlent de forme qui émerge du fond, d’ajustement créateur, autant de termes qui évoquent le mouvement, le cinéma, le théâtre. Ils adoptent une vision holistique de l’homme (holos, « le tout » en grec) et prennent en compte toutes les formes d’expression, en accordant une place importante au corps et aux émotions. »
Extrait: Le grand livre de la Gestalt (Chantal et Gonzague Masquelier, Éditions Eyrolles)
Autres extraits et présentation détaillé.
– https://www.psycho-ressources.com/bibli/livre-gestalt.html
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