Une Résistance du côté du thérapeute
Marie-pierre Sicard Devillard
Psychologue & Psychanalyste
Paris, France
Quel thérapeute ne s’est pas interrogé sur ses propres résistances dans l’exercice de sa pratique ?
Question suvenant à l’occasion du départ d’un patient par exemple, et dont les réponses que l’on cherchera à élaborer ne peuvent que contribuer à enrichir et élargir sa propre position thérapeutique
Un jour un patient vient avec une demande de consultation en hypnose. Au premier rendez-vous, se présente un homme envahi par la douleur et l’anxiété, presque terrorisé. Il souffre physiquement. Dans sa vie professionnelle son inquiétude est omniprésente et sa relation conjugale est violente, insatisfaisante.
Au deuxième rendez-vous, le patient parle de son père, mort brutalement alors qu’il avait 6 ans et dont on lui a dit qu’il était parti en voyage.
Durant cette séance, tous deux, thérapeute et patient, partagent la très forte émotion déclenchée par le récit de l’histoire de cet homme, dans une forme de résonance intime et profonde. C’est un peu comme si la mort de ce père, jamais vraiment dite à l’enfant, se matérialisait entre le thérapeute et son patient.
La neutralité et la présence du thérapeute permettent d’accueillir enfin l’émotion empêchée mais suscitée par la mort du père, de lui donner une réalité.
Petit enfant, le patient n’avait pas vu le corps de son père mort, il n’avait pas fait le deuil. Et là, la disponibilité et l’écoute de son interlocuteur, centrées sur le contexte sensoriel de l’échange, donnent corps à la réalité et la vérité du deuil.
Commence ensuite un travail thérapeutique hebdomadaire, centré sur les difficultés conjugales et professionnelles, en particulier les difficultés à intégrer un nouveau travail.
Les choses s’améliorent pour le patient, en particulier sur le plan professionnel, il se sent mieux dans les choix à faire, les décisions à prendre. Il s’investit en parallèle dans d’autres activités et d’autres relations. Cependant la souffrance physique est toujours présente.
Puis, il souhaite arrêter la thérapie.
Mais en l’absence d’amélioration des douleurs physiques, le thérapeute estime que l’arrêt de la thérapie serait prématuré, qu’il est nécessaire de poursuivre le travail, avec sans doute le recours à l’hypnose, recentrer sur la sensation physique immédiate, revenir à la douleur corporelle en quelque sorte.
Cependant, tout en percevant cette nécessité, le thérapeute se sent incapable de la mettre en œuvre. A chaque fin de séance, il se dit « la prochaine fois… » sans comprendre ces résistances personnelles d’abord, ni sa propre colère de ne pas trouver le moyen de conduire ce patient vers plus de confort de vie, voire un véritable changement.
Le patient commence à venir irrégulièrement, s’enlise dans son conflit conjugal et dans ses difficultés à mener à bien ses projets.
Thérapeute et patient s’enlisent tous deux, de concert, chacun dans son coin et sa problématique.
Un jour, l’homme arrive en colère à une séance, revient sur ce qui n’avance pas dans sa vie, s’en prend au thérapeute, cite un de ses amis qui lui a dit « qu’est-ce que tu fous dans ta thérapie pour en être encore là ? ». L’ami en question lui a donné une autre adresse. Le patient annonce qu’il a pris rendez-vous avec cette autre thérapeute, qu’il ne reviendra pas.
Comment, alors que le contexte initial de la thérapie y était favorable, le thérapeute n’a-t-il pas su conduire son patient vers une issue bénéfique ?
Pourquoi n’a-t-il pas su proposer les gestes qui auraient permis de le soulager de certains symptômes, entrevus comme psychosomatiques, alors que dans des situations similiares, il avait su les expérimenter à bon escient ?
Qu’est-ce qui a donc résisté ? résisté non seulement à répondre à la demande explicite du patient, mais résisté à mettre en œuvre ce que le thérapeute ressentait comme étant ce qu’il y avait à faire ?
Les réponses – ou les hypothèses de réponses- à ces questions, il a paru intéressant d’aller les chercher, non pas du côté de la personne même de ce patient, mais dans la dynamique de la relation et dans la manière dont le thérapeute s’y est placé.
L’intention
En premier lieu vient la question : pourquoi être resté dans l’intention ? comme si l’on avait eu, pour ce patient, toujours un objectif, un projet, qu’il devait se passer quelque chose d’une certaine façon.
En restant dans l’attente du moment propice, de la bonne occasion, le risque était de rester figé dans la position d’un guetteur aux aguets, immobile, n’accompagnant plus le mouvement. Et rien ne s’est manifesté en dehors de la montée d’une impatience croissante de la part du patient.
En maintenant l’intention du geste adéquat pour la séance suivante, ce dernier était maintenu dans sa demande et dans son attente, dans une dépendance à l’égard de son thérapeute. Mais cela peut également s’entendre du point de vue de la résistance du thérapeute, car ce patient s’était présenté avec une demande d’hypnose, une demande qui risque d’instrumentaliser en quelque sorte son thérapeute, de l’enfermer : il n’a plus la liberté d’aller et venir entre une possibilité et une non possibilité, il reste posté dans une place où un seul type de réponse est attendue.
La demande d’hypnose elle-même, présentée et entendue parfois comme méthode thérapeutique « miracle » peut restée enfermée par le vouloir de l’autre.
Le sinologue Jean-françois Billeter développe ces notions de vouloir et non-vouloir, et nous donne un éclairage pertinent de l’hypnose contemporaine à travers la lecture du philosophe chinois Tchouang-Tseu. (1)
Pour Tchouang-Tseu la conscience est continuellement animée par « de l’intention » : tout l’art, pour le thérapeute, est de ne plus avoir d’intention pour que son « action » soit thérapeutique. Une des causes principales d’erreur et de souffrance est que notre conscience est constamment assujettie à de l’intentionnalité. Il s’agit de lever cette intentionnalité pour se libérer, oublier l’idée d’action, de stratégie, d’intention. Faire que le « vouloir » s’annule.
Cette idée est largement reprise par François Roustang, comme nous le verrons plus loin.
Mais également dans son célèbre ouvrage « le transfert » le psychanalyste Michel Neyraut écrivait déjà : penser fait résistance. (2)
Dans la pensée chinoise, la clé est en soi, ce que l’on nomme la Voie ou le Tao.
Il convient de revenir à soi, en soi, se soumettre aux forces internes, l’émotion et l’affectivité, qui viennent de soi et qui sont fécondes.
Et se détacher du pouvoir, ou du vouloir, qui ne permet pas de se laisser transformer par ces forces intérieures, afin de se détacher de toute représentation de ce que nous allons faire et de la façon dont nous allons le faire. Ainsi se libérer de l’intention.
J-F Billeter considère que l’hypnose thérapeutique est la pratique thérapeutique occidentale par laquelle se vérifie cette loi humaine décrite par le philosophe chinois il y a plus de 2000 ans. Car, écrit-il, « dans ce domaine, le moment essentiel est la rencontre d’une subjectivité (celle du thérapeute) entièrement disponible, ouverte et réceptive, donc absolument non intentionnelle, et d’une subjectivité (celle du patient) qui accepte de proche en proche cette non intentionnalité. »
François Roustang, avance l’idée de laisser se former, dans le cadre thérapeutique, « un non-savoir, c’est-à-dire un savoir dénué d’intention et de volonté » (3) . Nous, thérapeutes, n’aurions que faire de savoir pour agir, d’expliquer les causes des maux pour les guérir. Au contraire, pour que notre geste thérapeutique porte, nous devons faire appel à un savoir qui soit déjà action. Etre dans le mouvement.
« Qu’est-ce que le changement si ce n’est l’accès progressif à la coordination de tout ce qui entre en jeu dans l’existence ? Aller bien c’est ne rien laisser à l’abandon, ne rien laisser au dehors, de ce qui fait une personne et de ce qui la relie à son environnement proche ou lointain. Changer c’est donc s’approprier encore et encore. C’est de l’ordre du faire et non du comprendre. Autant dire que le changement ne s’opère que par le changement.»(4)
Il suffit d’être dans l’expérience et dans l’action, ne pas la penser tant qu’elle se vit, être plongé dans l’acte de changer, dans l’acte d’accompagner le patient. La transe, expérience non objectivable, qui ne peut se décrire et se penser qu’après coup, est le lieu privilégié où lâcher l’intentionnalité. Il importe de savoir s’arrêter à un moment donné, suspendre l’intention, afin de basculer dans l’expérience subjective.
L’absence d’intentionnalité n’a rien du laisser-aller. C’est au contraire le résultat d’un long travail sur soi, une sorte de vigilance, d‘éveil permanent.
Pour rejoindre la pensée occidentale qui est la notre, la lecture que fait François Roustang du magnétisme animal de Hegel, ancêtre reconnu de l’hypnose, nous propose d’autres axes de réflexion. Avec le magnétisme animal, on sort du registre de la pensée, de l’entendement, pour entrer dans celui de la vie, le sentir du vivant. Il y aurait une sensorialité sans conscience sentir, percevoir, sont dans certaines expériences, premiers et se passent de l’entendement. Des expériences non objectivables comme l’existence fœtale, le rêve, et la transe hypnotique relèvent de cet état..
« Il existe donc, dans la veille, un état de l’âme sentante dont relèveraient le fœtus, le rêve et le génie. Mais si cet état existe, il est possible de le retrouver, c’est-à-dire que la conscience d’entendement doit pouvoir s’effacer, qu’elle doit pouvoir s’abaisser jusqu’à laisser la place à l’âme sentante dans la veille. Cet abaissement est réalisé dans l’état du magnétisme animal. » (5)
Et, pour le citer encore :
« …le non-contrôle de la conscience ou de l’entendement laisse venir au jour, laisse entrer dans le jeu, des potentialités qui étaient jusque là tenues à l’écart. Elles étaient en attente, mais aussi en réserve ; elles sont réintégrées grâce à la liberté de mouvement qui leur est octroyée et elles élargissent et intensifient les capacités de l’individu. »(6)
Il y aurait deux types de sensorialité : l’une qui établit des rapports immédiats avec ce qui nous entoure, qui est première dans le développement de la vie, dans laquelle il n’est nul besoin de faire appel à nos sens pour percevoir, qui nous met dans un état d’indétermination généralisée où tout est présent. L’autre type est celui qui fait appel à nos sens, qui a besoin des médiations que sont les sens pour entrer en contact avec les formes déterminées de notre environnement, c’est par exemple l’objet que nous ne voyons que par nos yeux.
L’hypnose permet d’accéder à ce premier type de sensorialité immédiate qui permet au patient de renouer les fils de son passé, de son présent et de son futur. Pour que l’expérience soit complète et possible, il est nécessaire que le thérapeute accède également à l’état de sensorialité immédiate. Là est la condition pour que le thérapeute puisse percevoir ce qu’éprouve son patient.
Dans la deuxième séance avec l’homme dont il a été question plus haut, le thérapeute avait trouvé un état de réceptivité totale, sans y penser. Il est possible que, par la suite, il ait trop cherché à le retrouver…
Sa résistance à se libérer de l’intentionnalité, sans doute pour une large part très cartésienne, a mis à mal le processus de changement.
Comment oser, nous, thérapeutes, ne plus penser, comment se laisser aller à seulement sentir, sortir de l’objectivable ? S’extraire de ma fonction.
En travaillant à sa liberté.
La liberté
Lors de la deuxième séance, le thérapeute était dans cette posture d’écoute, et d’accueil de la personne qui se tient en face de lui. Agissant comme réceptacle, son corps est totalement au travail dans un bain, un champ de sensorialité. Il est là pour se laisser envahir et habiter par la sensorialité de son patient.
La liberté du thérapeute aurait à voir avec l’aptitude à jouer, dans le sens de laisser du jeu, entre les différents états de sensorialité et les différents niveaux de perception. Il y aurait à les apprécier en sachant se laisser atteindre, servir de « réceptacle » mais savoir aussi s’en départir.
La liberté serait dans ce jeu de va et vient, cette possibilité d’aller et venir : oublier sa propre position de thérapeute, son savoir, son expérience, et d’autre part rester vigilant, être capable de distinguer, d’intervenir, rester en contact objectif avec le patient. C’est de l’ordre de choisir, et de ne pas choisir. Mais c’est aussi se libérer soi-même de ce qui nous entrave.
Devenir un thérapeute libre c’est se mettre dans une disponibilité totale à ce que veut son patient. Comme le disait François Roustang : « utiliser ce que lui apporte le patient peut tout simplement vouloir dire que le thérapeute qui est libre, c’est-à-dire prêt à tout entendre mais rien de particulier, va donner force de réalité à ce dire et ce faire ».
Aller vers la liberté, ce n’est pas un trajet linéaire, en continu. Mais on peut le décider, comme d’entrer dans un pays après avoir passé la frontière de ses peurs et de ses angoisses.
Le « contre-transfert »
Qu’est-ce qui, dans cette résistance rencontrée par le thérapeute, peut relever de ce que la psychanalyse nomme le contre-transfert.
Le thérapeute est en mesure de se demander ce qui, de lui, de sa personne, est venu influencer sa posture et empêcher le déroulement fluide du processus thérapeutique.
Au sens littéral, dans la littérature psychanalytique, le contre-transfert est ce qui vient à l’encontre du transfert (le transfert étant le mode privilégié de relation au monde que le patient reproduit dans la situation thérapeutique comme dans toute situation de sa vie). Il contient une idée de réciprocité : c’est à dire, le contre-transfert est une réponse, ou une réaction, du thérapeute au transfert du patient sur sa personne.
Cependant dans la littérature psychanalytique même, et dans lhistoire du mouvement psychanalytique, le contre-transfert prend d’autres sens. Le terme, ou plutôt la formule, peut même paraitre inapproprié, voire réducteur, comme le dit la psychanalyste Margarett Little, « malencontreux », comme s’il ne pouvait rendre compte de la dimension qu’il recouvre. Mais c’est sous ce terme-là que des choses sont écrites, et en l’absence d’un autre, prenons le comme une convention.
Lorsque Freud parle pour la première fois du contre-transfert, en 1910, il est question de « l’influence du patient sur la sensibilité inconsciente du médecin»(7) . La nécessité de maîtriser cet effet s’impose sur cette première génération de psychanalystes : le médecin se doit de « surmonter la part animale de son moi », « être opaque et ne rien montrer ».
L’idée était que pour qu’une thérapie soit réussie il fallait être le plus neutre possible, se garder de tout risque d’influence, de suggestion, comme si la personne pouvait s’effacer au profit du médecin, garant de la technique thérapeutique.
Férenczi semble être un des premiers à émettre une réserve à l’endroit de cette idéal de neutralité. Dès 1918 dans un article qui s’intitule « la technique psychanalytique » il pose les deux termes de l’équation, d’un côté l’enthousiasme (c’est son terme) du jeune médecin qui connaît des résultats thérapeutiques parce qu’il se laisse aller à être lui-même, de l’autre le danger de trop se retenir et de devenir froid, rejetant à l’égard de son patient. D’où la nécessité, pour le thérapeute, de se placer dans un entre-deux : « cette oscillation permanente entre le libre jeu de l’imagination et l’examen critique demande au médecin ce qui n’est exigé dans nul autre domaine de la thérapeutique : une liberté et une mobilité des investissements psychiques exemptes de toute inhibition. » (8)
Plus tard (1927), il avance la question du tact psychologique, défini comme la faculté de sentir avec (9). En s‘appuyant sur cette faculté, le thérapeute s’engage dans la relation thérapeutique, peut être juste dans ses dires, ses gestes, ses silences à l’endroit du patient.
C’est dans la deuxième génération de psychanalystes et plus particulièrement chez ceux de l’école anglaise, à la suite de Mélanie Klein, que le contre-transfert n’est plus considéré comme un élément à combattre à tout prix, mais comme l’ensemble des composantes de la personne du thérapeute qui fait réponse à la demande d’un patient : sa pensée, sa sensorialité, son caractère, son psychisme.
Winnicott s’est appuyé sur les aspects positifs du contre-transfert dans le cadre du traitement de patients pour lesquels une régression à un stade de dépendance infantile s’avérait nécessaire. Ce sont des patients dont il dit qu’ils mettent le médecin à l’épreuve. Seul le retour à un état vécu très tôt dans la vie peut permettre l’accès au vrai self de la personne. Mais pour cela le patient doit être soutenu, comme un bébé, « l’analyste devra être capable d’assumer le rôle de la mère envers le patient redevenu nourrisson » dit-il (10).
Cette position thérapeutique implique souplesse et mobilité, de façon à passer d’une attitude professionnelle, objective, orientée vers la réalité extérieure, à une posture plus vulnérable pouvant aller jusqu’à fusionner avec le patient.
Margaret Little, élève de Winnicott, appelle cet état de réceptivité « la réponse totale de l’analyste au besoin du patient » (11) qu’elle conceptualise par réponse R. Une des conditions indispensable de la thérapie serait cette capacité à se laisser atteindre par le patient, se laisser défaire jusqu’à épouser sa forme psychique. Et pouvoir aller dans cette position et en revenir. Le contre-transfert est en fluctuation permanente.
Il y aurait presque danger à refouler ces éléments de soi, ce contre-transfert, car on bascule alors dans le contrôle de la situation thérapeutique, proche d’une situation de toute-puissance.
Plus récemment, des psychanalystes reconsidèrent la place du contre-transfert comme première, il précède la mise en place de la relation. Ce qui revient à dire que ce qui est là d’emblée c’est la nature même du thérapeute, sa personne, ses désirs, ses faiblesses, son énergie, etc. éléments qui servent de points d’appui, d’ancrage pour le patient. Le tout dans un mouvement dynamique car l’un n’évolue pas sans l’autre.
Dans la manifestation de résistance qui nous interpelle à l’endroit de ce patient insatisfait, nous pouvons faire l’hypothèse que le contre-transfert du thérapeute a produit la résistance, autrement dit il était lui-même résistance.
Il est habituel de considérer qu’en psychanalyse, le transfert est « un auxiliaire et une résistance au traitement » mais il est plus novateur de penser, comme l’écrit le psychanalyste François Lévy « le contre-transfert, également auxiliaire et résistance, comme une autre modalité de résistance (12)» à la thérapie, autrement dit une résistance qui n’est pas chez le patient.
Dans toute pratique thérapeutique, et sans aucun doute dans la pratique de l’hypnose, il semble particulièrement improbable d’échapper aux manifestations du contre-transfert, d’échapper à soi-même. Car en effet c’est le corps du thérapeute qui est à l’œuvre, en première ligne oserai-je dire. Tout ce qui est là de soi, dont nous avosn à nous méfier mais en quoi nous devons faire confiance pour être ce levier et ce point d’appui dont F.Roustang dit qu’il est et qu’il permet l’état d’hypnose. « comment la thérapie en arrive-t-elle à cet instant où un choix est possible ?… pour qu’il y ait choix ou décision, il faut une force qui y pousse et un lieu d’impact où cette force puisse s’exercer à bon escient. Pour le dire tout de suite, la force est donnée dans et par l’état d’hypnose, le point d’appui, par la perspicacité du thérapeute ou du patient. (13) »
La liberté du thérapeute aurait à voir, disions-nous, avec l’aptitude à jouer entre les différents états de sensorialité et les différents niveaux de perception, mettre de l’espace, donner du souffle. Et nous pourrions avancer, pour conclure, que cette liberté aurait à voir également avec l’aptitude à jouer avec les effets de contre-transfert, à ne plus avoir peur de ce que nous sommes, de ce que nous ressentons, afin qu’advienne ce qui doit advenir, parole, geste, ou tout autre mouvement…
Marie-Pierre Sicard Devillard
Psychologue clinicienne – Psychanalyste
Paris, France
NOTES:
1 – J-F Billeter – Etudes sur Tchouang-Tseu
2 – M.Neyrault – Le Transfert
3 – F.Roustang – Savoir attendre pour que la vie change – p.104
4 – F.Roustang – ibid
5 – Hegel – Le Magnétisme Animal – p.
6 – ibid p.23
7 – S.Freud – La technique psychanalytique – p.
8 – S.Ferenczi – Psychanalyse 2 – p.
9 – S.Ferenczi – Psychanalyse 4 – p.
10 – D.W.Winnicott – De la Pédiatrie à la Psychanalyse – p.
11 – M. Little – Des Etats-limites – p.
12 – F.Levy – Le moment analytique – Lettres de la SPF n°17 – p.
13 – F.Roustang – Savoir attendre pour que la vie change – p.34
Bibliographie
BILLETER Jean-François – Etudes sur Tchouang-Tseu – ALLIA 2006
BILLETER Jean-François – Leçons sur Tchouang-Tseu – ALLIA 2004
FERENCZI Sandor – « la technique psychanalytique » in Psychanalyse 2 – PAYOT 1978
FERENCZI Sandor – « Elasticité de la technique psychanalytique » in Psychanalyse 4 – PAYOT 1982
FREUD Sigmund – La technique Psychanalytique – PUF 2007
LAPLANCHE J. & PONTALIS J.B. – Vocabulaire de la Psychanalyse – PUF 1978
LEVY François – « le moment analytique » in Les lettres de la SPF – n°17 2007
LES LETTRES de la Société de Psychanalyse Freudienne : le « contre »-transfert – n°17 2007
LITTLE Margaret – Des Etats-Limites – Editions des Femmes 1991
NEYRAUT Michel – Le Transfert – PUF 1974
ROUSTANG François – Savoir attendre pour que la Vie change – Odile Jacob 2006
ROUSTANG François – Traduction et Introduction : Le Magnétisme Animal, Hegel – PUF 2005
ROUSTANG François – « l’apprentissage de la liberté » – conférence au colloque de l’AFEHM – 15 septembre 2007 – inédit
WINNICOTT D.W. – « le contre-transfert » in De la Pédiatrie à la Psychanalyse – PAYOT 1969
WINNICOTT D.W. – «La haine dans le contre-transfert » in De la Pédiatrie à la Psychanalyse – PAYOT 1969
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